mercredi 21 mars 2012

Accident mortel sur l'A7. Les trois soeurs fauchées faisaient du stop

La raison de la présence sur l'A7, des trois soeurs fauchées, vendredi soir, sur l'A7 dans la Drôme, semble s’éclaircir. Selon ledauphiné.com, essayaient de faire du stop. La piste d'une fugue amoureuse est explorée par les enquêteurs. Lundi, leur famille a annoncé qu'elle va porter plainte contre la SNCF qui a avait contrarié leur retour en train, faute de billets.

Selon les informations du site ledauphiné.com, d’après les différents témoignages d’usagers de l’A7 recueillis par les enquêteurs, les trois jeunes filles essayaient de faire du stop pour regagner Marseille où elles vivaient avec leur parent. Une ville qu’elles avaient quittée en fin de matinée vendredi selon leur famille.
Les enquêteurs exploraient notamment dimanche des SMS amoureux découverts dans le portable retrouvé sur les lieux de l'accident. Dans ce portable appartenant à l'aînée des soeurs, les enquêteurs ont trouvé des SMS amoureux, datés notamment du jour de l'accident, vendredi, sans toutefois savoir à qui ils étaient destinés.

Des amours de gamin
"Ce sont des trucs de gamins comme je t'aime, je ne peux pas me passer de toi et les réponses qui vont avec. Le téléphone est à l'étude par le service NTech (Nouvelles technologies) de la gendarmerie", a déclaré le capitaine Thierry Charpentier. Il a précisé qu'il n'y avait pas d'indices pour situer le destinataire et a appelé à ne pas "se laisser aller aux hypothèses et recoupements", alors que ces SMS ne sont qu'une des pistes de travail des enquêteurs.

Grâce à l'étude de ces messages et des appels passés par les trois soeurs, les enquêteurs espèrent remonter le fil de leur dernière journée de vendredi.

"Il n'y a aucune conclusion à faire pour le moment", a déclaré pour sa part dimanche le procureur de la République de Valence, Antoine Paganelli.

Analyses ADN
D'autre part, les enquêteurs ont effectué des relevés ADN afin de confirmer "à 100%" que les trois jeunes filles fauchées sont des soeurs marseillaises, étape "indispensable" pour comprendre leur présence sur l'autoroute en pleine nuit, a indiqué la gendarmerie.

Menée en étroite collaboration avec le commissariat du 15e arrondissement de
Marseille, l'enquête des gendarmes se concentre également sur le "voisinage" de ces jeunes filles pour tenter de reconstituer "le cheminement" et le déroulé de la journée de vendredi.

La piste d'une fugue avancée
La piste de la fugue est ainsi évoquée, mais avec précaution. Selon les premières informations recueillies, il semblerait que les jeunes filles aient quitté vendredi à la mi-journée le domicile familial, situé dans la cité de la Castellane, dans les quartiers nord de
Marseille. Les trois soeurs étaient semble-t-il connues pour se balader énormément ensemble, parcourant des kilomètres à pied, selon les témoignages d'habitants de leur quartier rapportés par Samia Ghali, le sénateur-maire des 15e et 16e arrondissement de Marseille.

Carmen, 12 ans, Charlotte, 13 ans et Victorine 19 ans, trois soeurs originaires de
Marseille, ont perdu la vie, vendredi soir, peu avant minuit, sur l' A7, dans la Drôme. L'accident s'est produit à hauteur de Saint-Paul-Trois-Châteaux, non loin de Montélimar, dans le sens nord-sud, en direction de Marseille.

Repérées grâce à une vidéo de la SNCF
Faute de pouvoir les identifier dans un premier temps, un appel à témoin a été lancé par la gendarmerie. C'est un couple qui a permis de mettre un nom sur les victimes, signalant qu'il avait voyagé vendredi dans le même train, "au départ de
Marseille, que trois jeunes filles qui ressemblaient aux victimes, qui voyageaient sans billet et ont été priées de descendre de ce train à la gare de Pierrelatte (dans la Drôme)", commune située à une quinzaine de kilomètres du lieu de l'accident. Se basant sur ce témoignage, les enquêteurs ont récupéré samedi les images des caméras de surveillance urbaine de Pierrelatte pour les montrer aux frères des victimes, qui les ont alors identifiées. Ce lundi matin, la famille porte plainte contre la SNCF pour pour non-assistance à personne en danger. "Cette plainte a pour but de mettre en cause l'agent de la SNCF et la SNCF qui auraient dû, s'agissant de personnes sans titre et sans papier d'identité, informer la police, d'autant qu'on avait affaire à des gens mineurs", souligne Me Collard, confirmant une information du Parisien/Aujourd'hui en France.
"Elles ont traversé"
"On se demande comment elles ont pu entrer sur l'autoroute, car le point d'entrée le plus proche est à 17 kilomètres", a déclaré le procureur de la République à Valence, Antoine Paganelli, s'interrogeant sur les raisons et les circonstances de leur présence à pied sur l'
A7. "Les jeunes filles marchaient sur la bande d'arrêt d'urgence quand, pour une raison encore indéterminée, elles ont traversé devant un poids lourd qui circulait sur la voie de droite. La voiture sur la voie centrale n'a pas pu les voir et les a fauchées", a expliqué un responsable de la gendarmerie en charge de l'enquête. Les parents, qui appartiennent à la communauté des gens du voyage sédentarisés de Marseille, ont pu être localisés grâce à un téléphone portable découvert sur les lieux du drame.

Refus de se mettre derrière les glissières
Un patrouilleur de la société d'autoroute,
cité dans Le Parisien, ayant parlé aux trois jeunes filles avant l'accident a été entendu samedi par les gendarmes. Il a expliqué qu'elles avaient refusé d'obéir à sa demande de se mettre derrière les glissières de sécurité. "Elles sont parties en courant en sens inverse la circulation, il a essayé de les rattraper" avant de les perdre de vue, a expliqué un gendarme du peloton d'autoroute d'Orange, dans le Vaucluse voisin, à la frontière duquel s'est produit l'accident.

Le patrouilleur "s'est arrêté à hauteur des filles. Deux sont parties en courant. À celle qui est restée, il a donné les consignes de sécurité, en lui demandant de se mettre derrière la glissière pour attendre les gendarmes car elles n'avaient pas de gilet jaune. En entendant le mot "gendarme", elle se serait enfuie en courant", a précisé un responsable de la gendarmerie de la Drôme.

Le patrouilleur a alors déclenché une alerte signalant sur les panneaux de circulation la présence de piétons. Les pompiers ont ensuite été alertés, peu avant minuit, par des automobilistes ayant renversé les victimes. D'ores et déjà, il est établi qu'aucun des conducteurs les ayant percutées ne présentait de taux d'alcoolémie, a précisé le parquet.

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/accident-mortel-sur-l-a7-les-trois-soeurs-fauchees-faisaient-du-stop-20-03-2012-1636009.php

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