dimanche 22 janvier 2012

Tentative de suicide d'une lycéenne : un camarade témoigne

« La classe, c'est comme une famille. Jamais on aurait pu imaginer qu'elle puisse commettre un tel geste et tenter d'attenter à ses jours. On ne s'y attendait pas du tout. Pour nous, cela a été un véritable coup de massue », témoignait hier après-midi, visiblement choqué, Karim.
Ce jeune homme est délégué au sein du CVL (Conseil de vie lycéenne). Comme ses camarades de la classe de terminale ES (Économique et sociale), il fréquentait au quotidien la jeune lycéenne âgée de 17 ans qui, vendredi matin, a brusquement tenté de mettre fin à ses jours en se défenestrant depuis le troisième étage du lycée Georges Leygues de Villeneuve-sur-Lot.

« Il s'agit d'une bonne élève, certes réservée mais qui pour autant parlait avec tous les élèves de la classe. Jamais, dans ses propos ou son comportement on a pu déceler une quelconque faille. Et encore moins un profond désespoir. Si on avait pu sentir une faille en elle, on aurait tout tenté pour la soutenir », précise le jeune homme, la gorge nouée par l'émotion.
À l'instar sans doute de nombre de ses camarades de classe, Karim avoue être aujourd'hui profondément traumatisé par le geste de désespoir de la jeune fille. « C'est le symbole du profond mal être ressenti par de nombreux jeunes dans cette société. C'est aussi un appel au secours que personne n'a su percevoir », poursuit le jeune lycéen.
Aucun signe avant coureur
Tout indique en effet que la jeune fille, décrite comme une bonne élève, n'avait jusqu'alors au sein du lycée manifesté aucun signe inquiétant ou dépressif. Son soudain passage à l'acte, vendredi matin, s'est révélé d'autant plus violent et traumatisant pour l'ensemble des élèves qui la côtoyait quotidiennement et la communauté pédagogique.
D'où la mise en place immédiate au sein du lycée Georges Leygues, à l'initiative de l'inspection académique, d'une cellule de crise et de soutien psychologique. Une cellule qui a été maintenue sur place, samedi, bien que l'établissement scolaire ne prodiguait aucun cours. La structure réunissant médecin, infirmières et assistantes sociales sera même renforcée dès lundi prochain. « Afin que chacun puisse s'exprimer », précise le proviseur du lycée Georges Leygues, Guy Lauga-Cami.
La jeune victime, polytraumatisée, se trouvait toujours hier soir hospitalisée au CHR du Tripode, à Bordeaux, où elle a été placée en état de coma artificiel. En raison de la gravité de ses blessures, les médecins réservaient toujours leur diagnostic. « On espère tous avoir rapidement des nouvelles rassurantes et on fera tout pour l'accueillir dans les meilleures conditions », confiait hier Karim en guise de vœux. Un sentiment visiblement partagé par tous
http://www.sudouest.fr/2012/01/22/karim-on-n-a-rien-vu-venir-et-on-s-en-veut-612130-2780.php

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