dimanche 20 décembre 2015

Boulogne : un pêcheur défiguré lors d’un accident en mer, son patron condamné

Le terrible accident se produit le 6 août 2012. Ce jour-là, le navire Notre-Dame-de-Boulogne, de la Coopérative maritime étaploise, part en mer.
Pour la première fois, il s’associe à un autre bateau relié au même chalut. Mais alors que les deux navires sont au large de la Grande-Bretagne, un cordage se rompt brutalement sous la pression du treuil et vient fouetter le visage d’un des pêcheurs qui se trouve à l’arrière. Les blessures, très graves, nécessitent un hélitreuillage à l’hôpital de Bruges.

« J’avais réalisé 300 000 € de travaux »

Les conséquences sont catastrophiques pour la victime : traumatisme facial, fracture du nez, perforation de l’œil droit... Il est en partie défiguré. C’est cette affaire sensible qu’a dû juger ce jeudi le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.
Sur le banc des prévenus, le patron du bateau de pêche, présent d’ailleurs le jour de l’accident et poursuivi pour blessures involontaires. Et sur le banc des parties civiles, son ancien employé.
« Quelques mois avant l’accident, j’avais réalisé 300 000 € de travaux sur ce bateau, a expliqué le premier. Jamais je n’ai voulu qu’un accident pareil arrive. Si j’avais su qu’il y avait un problème avec la bobine du treuil, je l’aurais immédiatement changée. »
La victime estime au contraire que « monsieur était au courant de la panne » et qu’« il n’a jamais pris le temps de la réparer ».

« Ce qui s’est passé est d’autant plus impardonnable qu’il s’agissait d’une avarie connue »

L’avocat du jeune homme énumère ensuite les préjudices dus à l’accident. De quoi faire frémir le tribunal. « On a du mal à imaginer les souffrance de mon client, le nombre d’opérations endurées - et ça n’est pas fini, les retentissements sur sa vie personnelle... Ce qui s’est passé est d’autant plus impardonnable qu’il s’agissait d’une avarie connue. » L’avocate du prévenu insiste au contraire sur le fait que « personne ne savait que c’était la bobine qui était défectueuse ».
Pour la procureure, le patron du Notre-Dame de Boulogne est bel et bien responsable : « Il n’a pas répondu à l’obligation de sécurité qui pesait sur lui en tant qu’employeur ». Elle requiert quatre mois de prison avec sursis assortis d’une amende de 2000 €. Le tribunal la suit dans ses réquisitions.
La question sensible des dommages et intérêts sera tranchée plus tard

http://www.lavoixdunord.fr/region/boulogne-et-ses-environs

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