mardi 13 janvier 2015

Montrouge pleure la policière Clarissa Jean-Philippe

Cinq jours après la fusillade qui a coûté la vie à une jeune policière municipale de 26 ans, Montrouge vit toujours à l'heure du drame. Les hommages continuent en mémoire de Clarissa Jean-Philippe, abattue jeudi matin par Amedy Coulibaly alors qu'elle intervenait sur un banal accident de la route.
Avant ses obsèques, qui auront lieu en Martinique, une veillée de recueillement et de prières, œcuménique et ouverte à tous, est organisée ce soir au Beffroi. Le personnel municipal a aussi annoncé vouloir organiser une marche blanche samedi matin.

Sur les lieux de l'attentat, avenue Pierre-Brossolette, un mémorial improvisé se recouvre tous les jours de nouveaux bouquets de fleurs. Et les registres de condoléances installés depuis vendredi à la mairie sont déjà remplis de centaines de petits mots tristes et révoltés. « Tombée pour la France à l'âge des découvertes », s'émeut Boris. « Quel gâchis, quelle haine ! » s'emportent Corinne et Jean. « Oh ! Les lâches ! » écrit Martine. « Je suis Charlie, Je suis Clarissa », a noté Chantal avant de se rendre dimanche à la grande marche parisienne. Hier encore, les habitants continuaient de venir témoigner de leur émotion : « C'est affreux, c'est comme si je la connaissais, on l'avait sûrement croisée dans les rues », souffle une retraitée bouleversée, penchée sur un cahier.

Et si l'émotion reste vive, la peur aussi. Hier matin, la découverte d'une valise suspecte, non loin du lieu de la
fusillade, a entraîné le bouclage de tout un quartier côté Malakoff. Il aura fallu attendre plus de deux heures pour qu'une équipe de démineurs, sollicités de toute part ce matin-là, arrive sirènes hurlante pour confirmer la fausse alerte. Un peu plus tôt, la venue du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, à l'école Yaguel Yaacov toute proche, pour annoncer des mesures de protection supplémentaires autour des écoles juives en France, avait là aussi obligé à fermer le secteur côté Montrouge. « On n'en peut plus, soupire la gérante d'une boulangerie voisine, il faut que ça s'arrête. »

Parmi les riverains qui errent, inquiets, le long de l'avenue Pierre-Brossolette, Nordine* a du mal à se rassurer. Jeudi matin, alors qu'il emmenait son fils à l'école, il a vu le drame se dérouler au bas de sa rue. « J'étais à 50 m, j'ai vu un attroupement, j'ai entendu des cris et trois coups de feu. Quelqu'un est tombé à terre. J'ai eu un sentiment d'horreur, une peur terrible », souffle l'homme, qui compte bien participer aux hommages qui seront rendus à la jeune femme tombée sous ses yeux.

A 19 heures, au Beffroi de Montrouge, 2, place Emile-Cresp.* Le prénom a été changé.


http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/montrouge-pleure-la-policiere-clarissa-jean-philippe-13-01-2015-4442395.php

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