lundi 17 novembre 2014

Arnaque aux panneaux solaires : une famille au bord du suicide

Arnaquée par une société de démarchage leur ayant promis l'installation gratuite de panneaux solaires, une famille de Roques-sur-Garonne, au bord du suicide, se bat pour que justice soit faite.
Trois ans déjà. Trois ans que les époux Ansseur vivent un cauchemar. Tout ça pour la pose de panneaux photovoltaïques censés faire baisser leur facture d'électricité. En allant déambuler au supermarché de Fenouillet ce samedi de septembre 2011, Chérifa ne se doutait pas qu'elle allait signer sa descente aux enfers. La voilà abordée par l'un de ces vendeurs ambulants, qui pour n'importe quoi vous font entrer dans le miroir aux alouettes. Cette fois, c'est du photovoltaïque dont il s'agit, un produit encore à la mode à l'époque, fort coûteux (autour de 25 000 € l'investissement), mais que Chérifa, comme par enchantement, va remporter au bout d'un soi-disant tirage au sort. C'est drôle, sa voisine qui l'accompagnait ce jour-là gagne la même chose. Sauf qu'elle, ne s'engouffrera pas plus loin dans ce qui va s'avérer être une monstrueuse arnaque.
La société vient bien installer 18 panneaux photovoltaïques. Montant des travaux : 23 750 €, normalement gratuit pour le couple Ansseur… Sauf que des prélèvements ne tardent pas à s'effectuer sur leur compte -la société a habilement récupéré leurs coordonnées bancaires- et que leur est retourné un contrat de crédit honteusement falsifié, l'organisme ayant tout simplement rempli les cases du nécessaire emprunteur. «On n'a jamais rien emprunté, jamais rien signé. Aujourd'hui, les mensualités courent toujours, plus de 230 € par mois», souffle Chérifa, déjà en situation financière délicate quant à un licenciement professionnel programmé. La maison, achetée à crédit à la fin des années 1980, n'est pas finie de payer…
Du superbe T5 initial, il ne reste aujourd'hui pas grand-chose. Toit et plafond infiltrés d'eau, murs de plusieurs pièces souillés de noirceurs d'humidité, quand il ne s'agit pas d'eau qui ruisselle… : la maison des Ansseur devient peu à peu inhabitable. La faute d'une installation à l'avenant, d'un véritable travail de sagouin à l'heure d'étanchéifier le toit, pour, précisons-le, un résultat totalement nul en matière de rendement solaire. «Que voulez-vous, lâche Chérifa, nous nous battons contre des fantômes !»
Les fantômes, ce sont les représentants de Cyberus, une société qui a, depuis, déposé le bilan et contre laquelle le couple Ansseur n'a plus aucun recours, ni pour contester au pénal le faux bon de commande qu'on lui impute, ni même pour demander au civil réparation des énormes désordres matériels subis, l'assurance étant accolée à cette société fantôme ! Après plusieurs mois d'enquête, il s'est avéré que Cyberus agissait pour le compte du groupe «Artys», lui-même gérant «Artys Solar», une société également radiée du registre du commerce, et ce dès décembre 2011 !
Reste l'organisme de crédit, la Sofiap, plusieurs fois interpellée et relancée par l'UFC-Que choisir, laquelle a alerté la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de la Haute-Garonne. Sans réelle avancée. Au point que l'organisme de défense des consommateurs a récemment adressé à la DDPP de Paris, service de la répression des fraudes, l'ensemble du dossier de Chérifa et Houari Ansseur. Ces derniers espèrent enfin sortir du tunnel et ne plus avoir à se dire en permanence qu'«un jour, c'est sûr, le toit de notre maison va nous tomber sur la tête !»

http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/17/1992822-arnaque-au-solaire-un-enfer.html

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