mardi 17 juin 2014

Après la mort d'un probable squatter, questions sur une rue toulousaine sinistrée

«Tout a commencé par un simple dégât des eaux entre deux immeubles, aux 8 et 9 de la rue, il y a plusieurs mois», explique un riverain, «il y a eu des problèmes d'assurance, les propriétaires ont été relogés ailleurs. Un des bâtiments, vide, a été squatté, puis un autre, puis trois puis quatre puis cinq maisons».Les habitants de la paisible petite rue Ambroise Frédeau n'ont pas vraiment compris pourquoi cette étroite artère bordant le chemin de fer, au pied du très résidentiel quartier de la Côte Pavée était devenue l'une des venelles les plus prisées des squatters, selon eux.
La proximité du centre-ville et du canal, et des divers squats du centre social autogéré du Crea, explique peut-être cela. «Le bouche-à-oreille a dû fonctionner. À chaque décès d'un propriétaire, dès qu'une maison était fermée, il ne fallait pas plus d'une semaine pour que porte d'entrée ou volets soient fracturés ou déposés et le logement occupé. Au bout de deux jours, les squatters avaient changé la serrure et justifiaient d'une présence qui empêche toute expulsion», poursuit le riverain, qui désire rester anonyme, de peur d'éventuelles mesures de rétorsion.
«On s'est sentis très seuls, nous les habitants, quand on a appelé la police. Ils refusaient d'intervenir si ce n'était pas le propriétaire du logement squatté qui le demandait. Même pour fermer la maison fracturée. Les services municipaux de l'équipe Cohen nous ont reçus mais rien n'a vraiment été fait. Quand on réussissait à faire murer l'entrée, les occupants revenaient et cassaient les parpaings pour rentrer à nouveau», poursuit le riverain. «Ils sont passés par les jardins, ont fracturé des grilles et même une porte blindée». Jean-Baptiste de Scoraille, nouveau maire du quartier, était présent, samedi, sur les lieux de l'incendie du n° 8 de la rue, où un homme a été retrouvé mort, brûlé : «J'ai pris contact avec les propriétaires pour régler ce problème qui malheureusement se termine par la mort d'un homme, ce qui est toujours inacceptable.» Un sinistre qui clôt tragiquement la période squat de la rue : «Le 8 et le 9 vont être rasés pour être reconstruits. Les autres maisons ont été revendues», selon le riverain.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/06/17/1901488-apres-mort-probable-squatter-questions-rue-toulousaine-sinistree.html

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