« Sous le choc » après la mort de Clément

L’émotion est vive dans ce bourg de moins de 500 habitants, après la tragique disparition de Clément Gorrissen, 28 ans, l’un des deux chargés de mission pour l’ONU abattus lundi à l’aéroport de Galkayo, en Somalie.
Trois jours après le drame, les habitants de Bourbach-le-Haut sont abasourdis. Dans ce petit village de montagne si tranquille, ce sont la douleur et l’incompréhension qui dominent. Très tôt, hier matin, François Bajard, le beau-père de Clément, a conduit son épouse Sabine et son frère François, 24 ans, à l’EuroAirport, où ils ont pris un vol pour le Kenya afin de récupérer le corps du jeune homme. Ils devraient être de retour en Alsace dès ce jeudi, afin d’organiser l’inhumation. Les obsèques seront célébrées lundi après-midi à l’église Saint-Martin de Masevaux, celle de Bourbach-le-Haut étant jugée trop petite pour contenir la nombreuse assistance attendue.

« C’est dur à vivre »

« Je ressens beaucoup de tristesse , témoigne le maire Joël Mansuy. C’est dur à vivre et je partage l’immense douleur des parents que je connais très bien. Perdre un enfant est terrible en soi, il n’y a pas de mot assez fort pour combler une telle disparition. » L’élu a appris la nouvelle en rentrant d’une assemblée générale de l’office du tourisme de Thann-Cernay, lundi soir : « C’est mon épouse qui m’a prévenu , indique-t-il. Il était minuit, quand je me suis rendu auprès de la famille de Clément, rue des Buissonnets. Je les ai trouvés bien entendu effondrés, dans l’incompréhension totale au vu de la violence de l’information. »
Joël Mansuy avait eu encore une discussion avec Clément Gorrissen en septembre dernier. « Je le sentais très passionné par son métier , témoigne-t-il. Il m’a expliqué son action au service de la paix pour rétablir un peu l’équilibre en Somalie… Sa maman, Sabine, était très fière de lui. C’était un brillant élève qui avait fait des études de lettres avant de s’engager dans celles de sciences politiques, à Lille. »
C’est en 1996 que Clément et sa famille sont arrivés dans le village. Lui a été scolarisé en classe de CM2 à Bourbach, puis au collège de Masevaux, avant de rejoindre le lycée Scheurer-Kestner à Thann. « C’était un jeune homme qui avait trouvé sa voie et qui était promis à une belle carrière », estime le maire, qui ajoute : « Il était encore chez nous il y a à peine dix jours. Les villageois sont vraiment sous le choc, au fur et à mesure que la nouvelle se répand… » Diverses personnalités sont attendues à l’enterrement lundi à Masevaux, mais de nombreux Bourbachois seront également présents pour soutenir la famille dans cette terrible épreuve.

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