CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE (51). Près de trois mois après les faits, l’enquête sur le suicide d’un cadre de la Direction régionale du Crédit Agricole, n’a pas encore rendu ses conclusions.
Florent Stockemer, un responsable logistique de 54 ans, s’était donné la mort sur son lieu de travail à l’aide d’une arme de poing. Son corps sans vie avait été retrouvé le 26 novembre dernier, au matin, par des employés d’une entreprise extérieure qui intervenait dans le local d’archives, situé dans les sous-sols du siège, à Châlons-en-Champagne. Près de lui avaient été retrouvés un pistolet automatique ainsi qu’une lettre laissée à l’attention des services de police ou de gendarmerie. Dans l’enveloppe, un pli signé de sa main laissait apparaître une explication laconique : « J’ai décidé de mettre fin à mes jours ».
L’enquête chargée de déterminer les circonstances de sa mort ainsi que d’éventuelles infractions se poursuit, depuis, auprès des services de police sans que l’on puisse toutefois comprendre les raisons qui ont poussé ce cadre compétent et apprécié de tous à commettre un tel acte. Les investigations et les auditions d’un certain nombre de personnes, dans son entourage privé et professionnel, n’ont en tout cas pas permis, pour le moment, d’établir la moindre faute ni manquement de son employeur. « Une faute est d’ailleurs loin d’être établie, confirme le procureur de la république de Châlons, Christian de Rocquigny. À ce stade, aucune suite pénale ne peut être envisagée. »
L’enquête de police ne devrait cependant plus être très longue, indique le parquet, ajoutant qu’aucune plainte n’a été déposée à ce jour. Reste encore à entendre au moins quatre salariés du Crédit Agricole, collègues et membres de la direction. Mais il reste surtout au parquet à prendre connaissance du rapport de l’Inspection du Travail qui ne lui est toujours pas parvenu.
Les services de la Direccte avaient néanmoins déjà alerté la direction des ressources humaines du Crédit Agricole, fin 2012, sur des risques psychosociaux importants.
Florent Stockemer n’était quant à lui pas connu pour être dépressif, mais il semblerait qu’au cours des semaines qui ont précédé sa tragique disparition, celui-ci ait fait part de son sentiment d’être au bout du rouleau. « Il faut toutefois rester prudent, note Christian de Rocquigny. On ne sait jamais ce qui conduit un homme à mettre fin à ses jours. »
http://www.lunion.presse.fr/region/suicide-au-credit-agricole-l-enquete-au-statu-quo-ia18b0n299802
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