jeudi 30 janvier 2014

Béziers : trois voitures accidentées, un mort, une relaxe

En août 2012, à Béziers, le conducteur d’une voiture décédait sur la route de Vendres. Un autre a été jugé lundi en correctionnel. 
"Ce n’est pas un accident qui laisse indifférent", lance la présidente Claire Ougier, en s’adressant au prévenu. Celui-ci comparaissait devant le tribunal correctionnel de Béziers, lundi, pour homicide involontaire par conducteur d’une voiture. Il a été relaxé.
Août 2012, un terrible accident se produit à Béziers, sur la route de Vendres. Il laisse une victime, un homme de 32 ans. Alors que le véhicule 4x4 du prévenu circule sur la chaussée, celui du malheureux, une Citroën ZX se situe devant. À l’arrêt quasiment. Ce dernier avait visiblement l’intention de tourner sur sa gauche. C’est à ce moment précis qu’il a été percuté par le 4x4. Un premier choc selon les expertises et les constatations techniques. Car la Citroën ZX s’immobilise perpendiculairement, avant d’être percutée par un troisième véhicule venant d’en face. Elle subit un second choc. Cette version réfutée par le prévenu prouve techniquement que c’est bien le 4x4 qui est entré en collision avec la victime.


"Je n'ai pas senti le choc"
À la barre, le conducteur, confus et hésitant dans ses propos, ne se souvient pas de ce moment précis. "Je n’ai pas senti le choc avec ma voiture", dit-il. Et d’ajouter qu’il est "sûr de ne pas avoir freiné". Alors que des traces de frein ont été relevées par les enquêteurs, à plus de 34 mètres avant ladite intersection. L’expertise prouve également que le conducteur roulait à une vitesse excessive, à savoir 110 km/h, ce que conteste le prévenu. "Je roulais tranquille", affirme-t-il avec quelques hésitations.
Pour Jean-Louis Sire, le procureur de la République, le dossier est pourtant simple et les expertises le confirment. Tout comme l’état des voitures et l’allure excessive du conducteur. "Le choc frontal est clairement établi", martèle-t-il. Selon lui, le 4x4 roulait vite, a freiné et n’a pas pu dépasser le véhicule de la victime. En perdant le contrôle de sa voiture, il a percuté l’arrière-droit de la Citroën qui a pris de plein fouet l’automobile qui arrivait en face. "Mécaniquement, c’est un jeu de boules de billard", poursuit le procureur de la République. Devant cet accident "malheureux", ce dernier requiert une peine symbolique, c’est-à-dire dans ce cas, deux ans d’emprisonnement avec sursis.
Une autre version sème le doute
Pour la défense, Me Teissedre demande la relaxe de son client, arguant du fait que "ce dernier n’a pas entendu de choc". Il s’appuie notamment sur des témoins qui affirment que la collision s’est d’abord produite entre la victime et le véhicule venant de la chaussée opposée. Une autre version de l’accident qui sème le doute.
À l’issue des délibérations, le tribunal a d’ailleurs ordonné la relaxe. Le parquet se réserve le droit de faire appel.

http://www.midilibre.fr/2014/01/28/trois-voitures-accidentees-un-mort-une-relaxe,814728.php

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