mercredi 18 septembre 2013

Céret (P.O) : l’implacable assassinat d’une mère de famille

Rosine Roig, 43 ans, a été exécutée d’une balle dans la tête par son concubin, qui l’avait déjà menacée de mort.
 

J’ai tué ma femme. Si vous voulez, je vous amène là où elle est." A 23 h lundi soir, José Cortes, 43 ans, a lâché cette phrase terrible aux policiers médusés du commissariat de Perpignan, qui venaient de lui ouvrir la porte. Et plus tard, au cœur de la nuit, dans la lugubre sablière d’Ortaffa, à une quinzaine de kilomètres de Perpignan, cette image sinistre. Une fosse, creusée près d’un vieux bunker, à 200 m de la route. Une flaque de sang. Une douille de 7.65. Et sous une vingtaine de centimètres de terre, le corps de Rosine Roig, 43 ans, que l’on dégage. Et qui dévoile l’affreuse trace d’un impact de balle, tirée en pleine tête. Un crime terrible, sur lequel cet homme, jusqu’ici inconnu de la justice, doit maintenant s’expliquer, devant les gendarmes de la brigade des recherches de Céret, chargés de l’enquête. Mais un assassinat qui n’a pas vraiment surpris les proches de Rosine, cette mère de trois enfants qui travaillait depuis des années au service d’entretien du musée d’Art Moderne de Céret.
Des relations tendues


Elle avait connu José très jeune, et avait eu son premier fils à 18 ans, suivi d’une fille, aujourd’hui âgée de 21 ans, et d’un garçon de 12 ans, le seul qui vivait encore avec elle dans l’HLM les Padragouses. Au sein du couple, les tensions s’étaient accrues récemment : "Elle avait décidé en juin de se séparer de lui, à cause de ses infidélités", raconte une source proche du dossier. Une décision que l’homme n’accepte pas. Dès lors, les incidents vont s’enchaîner. Au cours de l’été, l’homme va la harceler, allant même jusqu’à s’introduire dans son logement. "Il a ouvert les robinets d’eau, de gaz", raconte un proche. Rosine alerte la mairie, parvient à obtenir un autre logement, au troisième étage, avec une porte blindée. Mais la rancœur de son ex-concubin ne se calme pas.
Une plainte déposée
À la mi-août, il débarque au musée de Céret et la menace de mort, devant ses collègues. Cette fois, Rosine se décide à porter plainte, en écrivant directement au procureur de la République de Perpignan, qui demande aux gendarmes d’enquêter. Vendredi dernier, elle est convoquée à la brigade, entendue pendant deux heures, et dépose plainte. Lundi, ses collègues la trouvent moins inquiète. "Elle était contente, son fils devait commencer cette semaine les cours à l’école de rugby", raconte Alain Torrent, le maire de Céret.
Un guet-apens

A 21 h, elle quitte son travail, regagne son domicile, à 10 minutes de là. Des voisins entendent des cris, voient une voiture démarrer en trombe. José Cortez, qui semble avoir attendu là son arrivée, l’a menacée d’une arme de poing, avant de lui passer des menottes et de l’enlever, selon les premiers éléments de l’enquête. On imagine la frayeur de ses derniers instants, cette terrible marche, dans le froid d’une nuit de mistral, vers la tombe que le père de ses trois enfants lui avait destinée. Un homme qui, pris de remords dérisoires, décide ensuite de se livrer à la police. "C’est une logique qu’on ne peut pas comprendre", soupire le maire. "Elle avait un naturel gai, elle était très aimée. J’en suis retourné. Vous savez, on a la voix qui se noue, quand il faut annoncer ce drame à ses collègues..." Mardi après-midi, bouleversés, les collègues de Rosine ont préféré fermer provisoirement le musée. "Maintenant, il faut nous laisser pleurer, nous recueillir."

http://www.midilibre.fr/2013/09/17/l-implacable-assassinat-d-une-mere-de-famille,758504.php

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