À Thiembronne, chez les parents de Guillaume Pourchez, autant qu’à Maninghem (près d’Hucqueliers), dans la famille de Karine Henot, l’émotion prend douloureusement le dessus sur le choc. « Je n’y croyais pas », admet Rose-Marie Lagersie, 67 ans, la mère de Guillaume Pourchez. La dame reste debout dans sa cuisine. Près d’elle, Jérôme, l’un de ses fils, a été l’un des premiers à apprendre la disparition de son frère. « C’est lui qui est venu me prévenir qu’il s’était passé quelque chose. » Dans la nuit de vendredi à samedi, alors que Guillaume est sur la route des vacances en direction du Jura, Jérôme reçoit un appel des gendarmes. Son frère et sa compagne ont été percutés par une voiture, ils sont morts sur le coup. « Il n’arrivait pas à me dire qu’ils étaient décédés. »
Nolan, le petit garçon du couple, est sorti de l’hôpital où il avait été admis après l’accident. « Il a quelques lésions derrière la tête et sur le nez », explique son oncle. Il souffre aussi d’une fracture à la jambe droite. Dimanche, il a été conduit chez ses grands-parents. « Il pleurait parce qu’il a compris qu’il ne retournerait plus dans sa maison », raconte sa grand-mère paternelle. Nolan a été confié à Aurore, sa marraine. « Il est bien avec elle. Elle a l’habitude de s’en occuper. »
« Des gens simples »
Guillaume, 30 ans, intérimaire pour l’entreprise Colas Rail à Calais, était le cadet de huit enfants. « Avec Karine, on pouvait toujours compter sur eux pour rendre service », murmure Jérôme, la voix tremblante et les yeux rougis. « Ils nous avaient donné un coup de main pour construire la maison », souffle Gaëlle, 23 ans, une autre sœur de Karine. « Ils aimaient bien faire la fête. Toujours à rire… Ils se chamaillaient mais ils ne pouvaient pas se passer l’un de l’autre », complète Aurore.Karine, 27 ans, était mère au foyer et troisième de cinq enfants. « Elle était toujours souriante. Très famille. Il ne se passait pas un jour sans qu’on ne les voie elle, Guillaume et Nolan », ajoute Aurore. « C’étaient des gens simples », poursuit Marie-Rose.
Après le choc, les familles tentent de garder la tête hors de l’eau et s’entraident. « On prépare le terrain pour les funérailles… Il y a tout à faire car rien n’était prévu. » Guillaume et Karine seront enterrés ensemble. « On ne pouvait pas faire l’un sans l’autre », sourit tristement la mère du jeune homme.
Les familles de Guillaume Pourchez et Karine Henot disposent actuellement de peu d’informations sur les circonstances exactes de l’accident. Elles annoncent vouloir engager des poursuites judiciaires contre le jeune homme de 26 ans qui a percuté le couple thiembronnois. « Ils avaient la vie devant eux. On veut qu’il paye pour ce qu’il a fait même si ça ne les fera pas revenir, confie Aurore. Le pire, c’est pas pour nous mais pour Nolan. Quand il aura 10 ans, il ne se souviendra plus de ses parents. On ne pourra que lui montrer des photos. »
Les funérailles de Karine Henot et Guillaume Pourchez se tiendront mercredi à 15 heures à Thiembronne.
http://www.lavoixdunord.fr/region/fauches-et-tues-sur-une-aire-de-repos-l-emotion-des-ia37b0n1397515
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire