Après s'être livré à la police, un Fagniérot a reconnu avoir porté le coup de poing qui a provoqué la chute mortelle de François Noguier, un élève-ingénieur des Arts et Métiers ParisTech de 22 ans, décédé mardi des suites de ses blessures.
LES aveux sont tombés. L'individu qui s'est présenté, mardi, en fin de journée, à l'hôtel de police de Reims pour faire d'importantes révélations sur la mort de François Noguier - décédé le matin même des suites de ses blessures (l'union du 5 juin) -, a en effet reconnu avoir porté un coup de poing à l'élève-ingénieur des Arts et Métiers ParisTech lors de la fête de fin d'année qui s'est déroulée dans la nuit de vendredi à samedi derniers, dans l'enceinte de l'Ensam de Châlons. C'est ce coup qui a fait chuter le Gadzart au sol, le blessant mortellement à la tête.
L'autopsie pratiquée hier matin à l'institut médico-légal de Reims fait d'ailleurs état d'une extrême violence. Un coup si dur porté à la mâchoire que le jeune homme de 22 ans en est tombé de tout son long. Ainsi déséquilibré, son crâne est ensuite venu heurter brutalement les pavés de la cour de l'établissement pour se fracturer au niveau de la tempe. Dès lors, celui-ci était condamné. Il n'aurait pu survivre à ses blessures.
Des lésions caractéristiques d'une chute, relevées sur le bassin et le coude de la victime, confirment ce scénario. Aucune autre trace de violence n'a été constatée, même si les investigations des policiers châlonnais, auprès des 350 personnes présentes, ont permis d'établir que d'autres différents avaient eu lieu au cours de la soirée étudiante, particulièrement arrosée.
Un mobile pas clairement établi
Certes, François Noguier avait bu lui aussi, contrairement à ses habitudes. Beaucoup, même. Son taux d'alcoolémie était très élevé. Mais ce facteur n'a semble-t-il pas contribué à son déséquilibre. Un homme à jeun n'aurait pas mieux échappé à la chute tant le coup de poing a été asséné avec force.
Âgé d'une vingtaine d'années, son auteur présumé est un habitant de la commune de Fagnières, située dans l'agglomération de la ville-préfecture. Contrairement à la piste suivie au départ, celui-ci n'est pas étudiant. Le mobile ne semble pas être non plus une banale histoire de fille, mais plutôt une « broutille », indique le procureur de la République de Châlons, Christian de Rocquigny du Fayel. Les raisons qui ont conduit à l'altercation tragique n'ont pas encore été clairement établies, mais il pourrait s'agir désormais d'une histoire de cigarette entre les deux hommes dont rien n'indique par ailleurs qu'ils se connaissaient avant les faits.
Le Fagniérot doit être déféré aujourd'hui au pôle de l'instruction, à Reims. Une information judiciaire pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner devrait être ouverte à son encontre et il devrait être mis en examen. À peine connu des services de police, il est à ce jour vierge de toute condamnation.
L'individu interpellé lundi dans cette affaire a quant à lui été libéré au terme de sa garde à vue prolongée. Il s'agit d'un ami de l'auteur présumé. Celui-ci était présent au moment de la chute de François Noguier. Il a cependant été mis hors de cause dans la mort de ce dernier. Tout juste pourrait-on lui reprocher de ne pas avoir toujours dit la vérité aux enquêteurs.
Aussi un certain nombre de questions demeure. Pour commencer, le mobile de l'altercation et les circonstances exactes dans lesquelles elle s'est produite. Le mis en cause était-il alcoolisé ? Etait-il sous l'emprise de stupéfiants ? Et comment s'est-il retrouvé avec son ami dans cette soirée étudiante ? Les témoins directs de la scène ont été entendus hier sous le sceau de l'anonymat. Leurs déclarations devraient être déterminantes.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/mort-du-gadzart-le-suspect-passe-aux-aveux
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