samedi 29 juin 2013

Lougres (25) : l’accident reste un mystère

Il est 21 h 30, jeudi. Juste avant l’entrée de Lougres, sur la départementale 663, les automobilistes sont invités à ralentir. La circulation est régulée par les gendarmes. Les forces de l’ordre ont mis en place un dispositif (voiture et fourgon) à ce niveau de la route où une vingtaine de personnes est visible. Fait plutôt exceptionnel, il s’agit de la reconstitution d’un accident mortel remontant à quatre ans et qui a donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide involontaire aggravé.
Le 25 octobre 2009, très tôt (apparemment entre 5 h 30 et 6 h), une conductrice perd le contrôle de son véhicule. Elle percute alors son mari, Alexandre, 35 ans, qui marche le long de la départementale. La voiture termine dans le bas-côté. Une autre conductrice, qui arrive au même moment, alerte les pompiers. Malheureusement, à leur arrivée, le jeune homme est décédé : « Ils l’ont gardé quatre jours en autopsie », témoigne, d’une voix triste, sa mère, qui observe la scène de loin avec la meilleure amie de la victime. Des zones d’ombres entourent cet accident, ce qui explique, sans doute, cette longue instruction. Que faisait le Doubien, sur la route, à ce moment-là de la journée ? La même question se pose pour son épouse, 32 ans à l’époque, qui était ivre. Enfin, pourquoi les jeunes gens n’étaient-ils pas ensemble ?
Au lendemain du drame, l’enquête démontre que le couple a passé la soirée dans une discothèque, le Palace, à Bavans. Ensuite, les gendarmes se font très discrets sur leurs investigations. Lors de sa garde à vue, la femme déclare n’avoir pas vu son époux marcher au bord de la chaussée, en raison de la pénombre.
Ce jeudi soir, la magistrate en charge de l’instruction attend que la nuit soit pleinement tombée pour vérifier ses dires. La voiture de la Doubienne, une Opel verte, est chargée sur une dépanneuse en attendant d’être utilisée pour reconfigurer les circonstances de la collision. Il est vrai que la départementale, à cet endroit, n’est pas éclairée. Le premier lampadaire se situe à plusieurs centaines de mètres du point d’impact. « Cette reconstitution a été souhaitée par la conductrice. Mais, comme, sur place, elle était incapable de répondre aux questions qu’on lui posait, la reconstitution s’est arrêtée peu avant minuit », souligne le vice-procureur Lionel Pascal qui n’en dira pas plus afin de préserver le secret de l’instruction. De leur côté, la mère de la victime et la meilleure amie sont persuadées que la Doubienne a intentionnellement percuté son mari : « Le couple ne fonctionnait pas. Elle s’est remariée quinze mois après l’accident », explique la maman. Et cette amie d’Alexandre d’enchaîner : « J’en suis persuadée dès le départ. Il n’était pas heureux ».
Des accusations graves qui ne sont étayées par aucun élément (connu en tout cas) du dossier même si, selon une source proche de l’enquête, « leurs questions sont légitimes ». Le ressenti, aussi, de la mère de famille à jamais meurtrie : « C’est normal de perdre un fils de 35 ans ? Je ne sais plus quoi dire… », demande celle qui n’a pas plus que ses yeux pour pleurer.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/06/29/l-accident-reste-un-mystere

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