Les hommes de la section de recherches de Pau, soutenus par une poignée de militaires du groupement de gendarmerie des Landes, auront mis un peu moins de six mois pour confondre les assassins présumés du Landais de 29 ans dont le corps avait été retrouvé calciné dans une Fiat Punto incendiée, le 14 décembre dernier, dans un bois situé entre Soustons et Seignosse.
Suivant les informations révélées hier après-midi par le procureur de la République de Mont-de-Marsan, Jean-Philippe Récappé, la victime, Julien Fossard, aurait été mortellement étranglée dans un appartement de Vielle-Saint-Girons avant d’être transportée discrètement dans sa propre voiture jusqu’au lieu de la macabre découverte.
Pour être encore plus clair, le duo rattrapé par la justice aurait opéré de concert dans l’après-midi, l’un maîtrisant la corpulente victime pendant que l’autre lui otait la vie. Ils auraient ensuite attendu le début de soirée pour conduire la victime jusqu’à l’arrière de sa voiture comme s’ils assistaient un homme trop ivre pour marcher. Une fois sur place, ils l’auraient installé à l’avant du véhicule pour suggérer un suicide ou une mort accidentelle.
Des petits délinquants
C’est en tout cas ce qui ressort des aveux des deux Landais interpellés par les gendarmes mercredi matin, placés en garde à vue, et mis en examen hier soir, pour assassinat par la juge du pôle de l’instruction montois, Ludivine Lamouroux. Selon eux, le scénario décrit ci-dessus se serait orchestré à l’occasion d’une livraison de quelques dizaines de grammes de cannabis à leur domicile. Le duo serait passé à l’acte alors que Julien Fossard, habituellement domicilié dans la région d’Irun, en Espagne, mais qui disposait aussi d’un point de chute à Soustons, lui aurait réclamé le fruit d’une dette de quelques milliers d’euros seulement.
Les deux mis en cause - un électricien de 30 ans domicilié à Vielle-Saint-Girons et un ouvrier du bâtiment âgé de 34 ans et établi à Sainte-Eulalie-en-Born - n’étaient jusqu’à présent connus de la justice que pour de petits délits routiers et pour usage de stupéfiants. Ils ont été placés en détention provisoire dès avant-hier soir dans les centres pénitentiaires de Bayonne et de Mont-de-Marsan.
Le proxénétisme écarté
La révélation des dessous de cette enquête aura aussi été l’occasion de vérifier que la piste d’un acte criminel lié à un réseau de proxénétisme avait été très rapidement écartée par les enquêteurs de la section de recherches de Pau au profit de ces futiles histoires de trafic de cannabis. Elle n’avait en réalité été imaginée qu’en raison de la relation entretenue par la victime de 29 ans avec une prostituée d’origine africaine qui exerçait légalement et avec laquelle il avait un enfant.
La ténacité des enquêteurs, et notamment l’important travail technique d’écoutes téléphoniques et de relevés bancaires mené en amont, aura permis d’obtenir des aveux circonstanciés des deux Landais au bout de quelques heures de garde à vue seulement. Les hommes de la sectio n de recherches de Pau avaient notamment identifié la présence des trois individus quelques heures auparavant à Vielle-Saint-Girons.
Ils avaient également mis en évidence l’achat de carburant dans une station service avec la carte bancaire de l’un des deux assassins présumés. Carburant qui avait servi à incendier la voiture, et le corps de la victime.
http://www.sudouest.fr/2013/06/08/etrangle-et-brule-dans-un-bois-pour-quelques-milliers-d-euros-1078608-3452.php
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