La triste et touchante histoire survenue en début de semaine à Rocroi rappelle à quel point le deuil, cette plage inconnue où se mêlent douleur, désespoir et sensation d'abandon, reste un chemin des plus singuliers. À Rocroi, ce fils vivait avec sa mère. Ils étaient respectivement âgés de 59 et 85 ans. Le premier, voici quelques semaines, était victime d'un accident vasculaire cérébral. Hospitalisé, il était tombé dans le coma.
Depuis, il n'avait pas pu en sortir. Il est décédé le 1er mai. Le lendemain, ce fut au tour de sa mère, quelque peu fragilisée par le poids des ans, de s'en aller. Partie sans avoir le temps d'apprivoiser la douleur de l'absence. Si le lien de cause à effet entre ces deux décès ne peut reposer sur des certitudes médicales, difficile cependant de ne pas faire le rapprochement.
« On l'oublie souvent : le deuil met le corps à rude épreuve », écrivait ainsi, en octobre dernier, Christine Angiolini dans les colonnes du Monde. « Pendant l'épuisante période d'accompagnement du proche malade, un état de stress chronique peut s'installer », poursuivait-elle. Choc, grande souffrance, acceptation : pour la plupart des thérapeutes spécialisés sur le sujet, « les temps du deuil », s'il ne s'achève jamais véritablement, sont généralement balisés par trois étapes psychologiques.
Hier après-midi, une même cérémonie religieuse était prévue à l'église de Rocroi afin que chacun puisse rendre un dernier hommage à ces deux disparus. Leurs corps ont été ensuite inhumés au cimetière de Bourg-Fidèle. Le journal adresse toutes ses condoléances à cette famille si durement touchée.
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/rocroi-le-fils-decede-sa-mere-aussi
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