Mardi matin, dans un immeuble de la rue de l'Épeule à Roubaix, des voisins, excédés par les vociférations d'un habitant, alertaient la police pour un tapage. Sur place, la police faisait une inquiétante découverte.
Vers 5 h 40, une patrouille arrivait sur les lieux et découvrait un homme gisant sur le sol, au pied de l'immeuble. Celui-ci venait de sauter de la fenêtre de son appartement situé au septième étage. Malgré ses blessures, l'homme était conscient. Il tenait néanmoins des propos peu cohérents. Il expliquait dans un premier temps avoir été poussé par la fenêtre avant d'indiquer avoir tué sa femme et enfermé ses enfants dans l'appartement. Immédiatement, les policiers fonçaient dans les étages pour porter secours à d'éventuelles victimes. Ils trouvaient une porte fermée à clé dont l'accès avait été obstrué par du mobilier. Après avoir défoncé la porte et le mobilier, les forces de l'ordre découvraient une scène insoutenable. Le corps d'une femme de 68 ans, comportant un important traumatisme crânien et des traces de mutilation, était retrouvé sans vie. Les secours n'ont rien pu faire pour la ranimer.
La victime n'était pas la femme mais la mère du principal suspect. Mais compte tenu des déclarations de l'homme, d'importants effectifs de police ont été mobilisés dans la matinée. Un substitut du procureur de la République de Lille s'est déplacé sur les lieux en compagnie de l'identité judiciaire et des experts du LIPS, le laboratoire interrégional de la police scientifique. À charge pour eux de passer l'appartement au peigne fin et de trouver d'autres membres de la famille « Dans la mesure où, après avoir sauté, il a expliqué avoir tué sa femme, nous avons tenté de retrouver d'anciens appartements dans lesquels il aurait pu vivre, et nous avons vérifié s'il n'avait, effectivement, pas tué d'autres personnes que sa mère », explique une source proche de l'enquête. Après vérifications, l'homme n'avait ni femme ni enfants et vivait seul avec sa mère dans cet appartement du quartier de l'Épeule depuis l'été dernier.
« C'est vraiment très particulier. Il a commis des actes de mutilation. » Selon les premiers éléments de l'enquête, la victime serait décédée durant la nuit d'une « action mécanique ». Elle aurait notamment reçu un ou plusieurs violents coups à la tête. Le meurtrier aurait utilisé un sucrier qui a été retrouvé ensanglanté sur les lieux du crime.
Dans le voisinage, l'affaire a créé l'émoi : « J'allais partir travailler lorsque la police et les pompiers sont arrivés. Ils l'ont retrouvé au sol derrière l'immeuble. Il doit être fou. Tuer sa propre mère, c'est quelque chose d'incroyable. C'était quelqu'un de peu causant. Il vivait là avec sa mère, mais on ne les connaissait pas vraiment. » Le Roubaisien, grièvement blessé, a été pris en charge par les pompiers puis médicalisé sur place par une équipe du SMUR Roubaix. Il a été transporté au centre hospitalier Victor-Provo, à Roubaix. L'homme était jusqu'alors inconnu des services de police. Il était en revanche connu en milieu hospitalier pour avoir notamment séjourné en unité psychiatrique.
Le Roubaisien, âgé de 30 ans, est décédé des suites de ses blessures hier en début d'après-midi. L'action pénale s'est donc éteinte d'elle-même.
http://www.lavoixdunord.fr/region/roubaix-un-homme-tue-sa-mere-et-se-defenestre-du-ia0b0n1094078
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