Très vite, le nombre d’habitantes à se joindre à la cérémonie augmente. Elles sont environ quarante quand Wassila Braiki fixe le bouquet de roses à la barrière et place des bougies sur le palier et le rebord de la fenêtre. Un disque retransmet un chant funéraire. Des mots de colère à l’égard du mari sortent de presque toutes les bouches. « Il interdisait aux enfants de sortir, il ne payait rien à sa femme, il la battait… », lance une voisine. « C’est inacceptable et impardonnable », dit une autre.
Salima, qui habitait le chemin des Fontanières depuis environ deux ans, toutes ces femmes ne la connaissaient que très peu. Elle ne parlait pas français, et sortait peu de chez elle, mis à part pour emmener et aller chercher ses enfants à l’école. Mais toutes se posaient des questions. « Ça se voyait qu’elle avait peur, raconte Serif. Elle n’a jamais vraiment parlé à personne, sauf quand elle demandait qu’on lui fasse des papiers administratifs. » « Les gens ne savaient pas trop son histoire », ajoute une voisine.
Marie-France Ouadah se souvient l’avoir rencontrée peu avant le drame. « Il était 8 h 40, elle emmenait ses enfants à l’école. Elle m’a embrassée et prise dans ses bras, alors qu’elle était distante généralement ». « Toute la semaine, ajoute Bouchera, elle avait le visage plus triste que d’habitude ».
Une marche vendredi Une marche est prévue vendredi à partir de 16 h 30, partant de la place de la Mairie de la Mulatière jusqu’à l’appartement de Salima Attalah. Des enfants lâcheront de ballons blancs.
http://www.leprogres.fr/rhone/2013/02/10/les-habitantes-de-la-mulatiere-entre-recueillement-et-colere
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