mercredi 30 janvier 2013

Une Toulousaine entraînée dans une séduction mortelle

Leurs échanges étaient romanesques, fleur bleue, mais derrière les mots, les mensonges, se cachait une stratégie diabolique !». Pierre Toniol se tait quelques secondes. Cet homme de 63 ans, installé à Bouloc, a perdu sa fille aînée en décembre. «Muriel pensait retrouver son Prince charmant, son nouvel amour. Elle est partie sans se douter une seconde du piège»
Le 7 décembre, Muriel Sorel qui a grandi entre Toulouse, Saint-Alban et Aucamville, a quitté La Ciotat, une ville près de Marseille où elle s'était installée avec son mari au milieu des années 2000. Cette Toulousaine a pris le train pour Valence où elle devait, dans un hôtel, retrouver un Lyonnais. Personne ne l'a revue. Quatre jours plus tard, le père de ses deux enfants s'est inquiété.

Piégée sur internet

«Déjà, qu'elle n'appelle pas son fils et sa fille pendant plus de 48 heures semblait curieux. Son téléphone ne répondait plus, même pas la messagerie. Mon gendre est allé trouver la police», raconte Pierre Toniol.
Très vite, d'une disparition inquiétante, l'enquête a basculé sur des investigations pour «enlèvement et séquestration». Les enquêteurs de la police judiciaire de Marseille ont multiplié les auditions, entendu longuement l'ancien mari puis le dernier amant, un homme originaire de Côte-d'Ivoire. «Ma fille en a été très amoureuse pendant trois ans mais elle s'est aperçue petit à petit de ses nombreux mensonges. Et de sa violence. Elle l'a quitté. Il ne l'a pas supporté», estime le père de la femme disparue.
Placé en garde à vue Didier Ouattara a craqué. Il a reconnu avoir attiré Muriel à Valence «en lui tendant un véritable piège via internet», s'énerve Pierre Toniol. Cet ingénieur informaticien pensait que faux nom et fausse adresse IP, l'identité des ordinateurs, suffiraient à échapper aux enquêteurs. Mis en examen pour assassinat fin décembre, il s'est pendu deux jours plus tard dans sa cellule des Baumettes, la prison de Marseille. Le corps de Muriel Sorel reste introuvable. «Je tiens le coup pour mes petits enfants, Mayan et Shamane, 13 et 9 ans, explique le grand-père. Pour Muriel, ils étaient plus importants que tout. La police a fait un magnifique travail. En se suicidant, Ouattara s'est infligé la peine définitive que je souhaitais. Finalement, c'est peut-être mieux ainsi… Maintenant il faut retrouver le corps»

http://www.ladepeche.fr/article/2013/01/29/1547531-une-toulousaine-entrainee-dans-une-seduction-mortelle.html

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