vendredi 28 décembre 2012

Ploufragan. Un mineur meurt après un coma éthylique

Un jeune homme âgé de 17 ans est mort, dimanche, àl'hôpital deSaint-Brieuc. La nuit précédente, àPloufragan, ilavait ingurgité une très grande quantité d'alcool, en peu detemps. Unphénomène répandu chez les jeunes Bretons.
«Ce week-end, sur le ressort denotre Tribunal de grande instance, j'ai été informée detroisdécès, directement liés àl'alcoolisme. Des personnes âgées de 30 à 50 ans, toutes retrouvées chez elles». Ce bilan alarmant, c'est celui dressé parAnnie Bonneau, le procureur degarde, àSaint-Brieuc, samedi et dimanche. Un bilan aggravé, au cours de cette même permanence, par un quatrième décès, lié à l'alcool: celui d'un jeune homme, âgé de17ans, originaire de l'ouest dudépartement. Samedi soir, l'adolescent, deuxde ses amis et le père de l'un de ces derniers dînent en ville. Lerepas n'est pas particulièrement arrosé.

Environ 4g/l de sang

C'est plus tard, dans une maison de
Ploufragan, que le mineur va consommer énormément d'alcool fort, en très peu de temps. Lorsque ses hôtes s'aperçoivent qu'il ne va pas bien, il est déjà trop tard. Avertis peu après 4h30, les secours ne peuvent réanimer le jeune homme, dont l'alcoolémie avoisine les 4g/l de sang. Son décès est constaté quelques heures plus tard, à l'hôpital Yves-Le-Foll, à Saint-Brieuc.

Pas de plainte mais une
enquête en cours

«Une
enquête, confiée au commissariat de Saint-Brieuc, a été ouverte et les trois personnes qui se trouvaient avec le mineur ont été entendues librement par les policiers», explique Annie Bonneau. Lors de leurs auditions, tousauraient déclaré ne pas avoir poussé la victime à boire. Quant à la famille du mineur, ellen'avait pas déposéde plainte, hier. «Pour l'heure, jen'ai pas décidé sij'allais ouvrir une information judiciaire pour non-assistance àpersonne en danger», complète lamagistrate.

«Un coma éthylique est une overdose d'
alcool»

Au centre d'addictologie de Saint-Brieuc, ce phénomène d'alcoolisation massive en un temps réduit (appelé «binge drinking») est également bien connu. Comme un peu partout en Bretagne. «Notre région est plus concernée que d'autres. Il s'agit d'une consommation d'
alcool plus festive que régulière», éclaire un des intervenants du centre. «S'il n'induit pas de risque dedépendance, lebinge drinking entraîne, en revanche, des violences routières, urbaines et des risques sanitaires pour celui qui le pratique. Notamment l'overdose. Un coma éthylique n'est rien d'autre qu'une overdose d'alcool».

Les jeunes Bretons s'enivrent davantage

Ce phénomène d'alcoolisation des jeunes s'observe également dans les statistiques de l'Association d'information régionale sur les drogues, les dépendances et le Sida (AIRDDS). Dans son «Tableau de bord sur les addictions en Bretagne», elle souligne ainsi que «l'ivresse régulière est une pratique deux fois plus fréquente dans notre région qu'en France». «En 2011, à 17 ans, 31% des garçons et 15% des filles, en Bretagne, déclarent avoir été ivres au moins dix fois au cours de l'année. Au niveau national, ils ne sont respectivement que 15% et 6%».


http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/ploufragan-un-mineur-meurt-apres-un-coma-ethylique-28-12-2012-1957401.php

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