Moins de deux mois après que son fils a tué une de ses employées et blessé deux autres à coup de couteau au sein de son établissement, Patrick Raucoules a rouvert son restaurant L'Olivier, en face de la gare SNCF, avant-hier soir et relancé son activité de traiteur. Le patron, âgé de 50 ans, a effacé les stigmates du drame pour essayer de rebondir. Il a accepté de nous livrer ses impressions.
Avez-vous revu votre fils depuis qu'il est en prison ?
Oui, je suis allé le voir une fois. On ne voit plus les choses de la même façon mais cela reste mon fils.
Avez-vous des nouvelles de Laetitia et Katia les autres victimes grièvement blessées ?
Oui je suis en contact avec les parents de Laetitia et j'ai revu Katya que j'ai souvent au téléphone. Elle sort demain de rééducation, elle remarche, c'est une bonne nouvelle.
Va-t-elle revenir travailler avec vous ?
Je reste là pour elle mais cela sera sans doute difficile pour elle. Le souvenir est tellement choquant. Elle fera en son âme et conscience. Selon son désir.
Dans quel état d'esprit avez-vous rouvert ?
C'était évident pour moi de rouvrir. C'est mon activité, mon moyen de vivre, c'est mon établissement. Cela a été extrêmement difficile de rerentrer dans l'établissement qui était abandonné depuis plus d'un mois. Il a fallu tout jeter, tout nettoyer, assainir, désinfecter, tout rendre propre. On a refait toute la cuisine à neuf. Je vais essayer de redémarrer l'activité si c'est possible et si mes clients me suivent. J'avais des prestations prévues pour décembre que je vais pouvoir honorer. On a remis l'outil de travail en fonction et en état. On a recommencé la cuisine. On reprend le rythme à vitesse réduite. Mercredi soir on a fait deux couverts et jeudi midi quatre.
Et au niveau de vos salariés ?
C'est une équipe nouvelle, des gens que je connais. D'anciens salariés ou des gens que je croisais sur des prestations. Dans ce métier on a beaucoup de gens autour de nous.
Avez-vous envisagé de déménager ou de changer le nom du restaurant ?
Je vais essayer de changer d'image. Mais c'est difficile de tout changer. Mais déménager était impensable. C'est un outil particulier qui convient parfaitement à mes activités. Je ne voulais pas recommencer à zéro ailleurs. On a recommencé déjà un peu à zéro ici. Si les clients ne reviennent pas on verra mais j'ai bon espoir pour l'avenir car j'ai reçu beaucoup de soutien et de compassion de la part de ma clientèle. Cela m'encourage à continuer même si c'est sûr que cela ne sera plus jamais comme avant. Ce drame nous a marqués et choqué, cela ne passe pas comme çà.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/12/07/1507884-castres-cela-ne-sera-plus-jamais-comme-avant.html
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