dimanche 30 septembre 2012

Grenoble : les parents des victimes du double meurtre "anéantis"

Deux jours après le double meurtre de Grenoble, la mère d'une des victimes laisse éclater sa colère sur RTL. "Je suis anéantie, effondrée, désemparée, disloquée, ça me fait trop mal. Pas une mort gratuite comme ça. Ces scènes de la vie quotidienne deviennent banalisées. On ne peut pas se faire à l'idée que son fils meurt comme ça. Ce n'était pas un délinquant, il n'a jamais fait de trafic, c'est un garçon carré".
Son fils, Kévin, l'une des deux victimes de l'expédition punitive, était étudiant et venait juste de terminer une licence de management à Aix-en-Provence. Il s'était rendu à Grenoble pour passer le concours d'une école. "J'ai fait une lettre au ministre de l'Intérieur Manuel Valls, Je demande qu'il donne des moyens supplémentaires à la police ici, il faut que Grenoble soit inscrite dans les zones sensibles, avec des moyens supplémentaires. Il faut faire quelque chose, on ne peut pas continuer à laisser notre jeunesse se massacrer comme ça", poursuit la mère de Kévin, pédiatre dans la région de Grenoble. avant ce témoignage poignant, le ministre de l'Intérieur avait demandé au préfet et au directeur départemental de la sécurité publique "de mettre tous les moyens nécessaires à la disposition de l'enquête conduite sous l'autorité du procureur de la République, afin que les auteurs de ces actes barbares soient rapidement arrêtés". Le dispositif policier de présence sur le terrain est également "immédiatement renforcé pour les prochains jours".
"Les langues vont se délier"
Tout aurait débuté par une première dispute vendredi entre le petit frère de 16 ans d'une des victimes et un camarade, à la sortie du lycée. Un "mauvais regard" aurait provoqué une altercation entre les deux jeunes, à laquelle le grand frère de l'un d'eux se serait mêlé. Puis, vers 20H00, de manière" fortuite", deux groupes d'une quinzaine de personnes, composés des frères des adolescents qui s'étaient disputés précédemment, se seraient affrontés dans la rue, mais les policiers sur place n'avaient constaté aucune victime. Le camarade aurait alors dû présenter ses excuses au petit frère de la victime, ce qui aurait conduit à une troisième rixe, une "expédition punitive destinée à laver cet affront".
Vers 21H00, les deux victimes, âgées de 21 ans, étaient dans un parc de la Villeneuve, à Echirolles, lorsqu'un groupe d'une quinzaine de personnes, à pied et à scooter, muni de couteau, manches de pioche, marteau et batte de base-ball, s'est abattu sur eux, a expliqué le procureur de la République de Grenoble. "On n'est pas du tout dans le contexte qu'on voit parfois de règlement de comptes, de gangs", a-t-il insisté. Il s'agit, selon lui, d'"une bagarre d'une grande banalité qui a tourné de façon tragique, avec ces deux victimes, dans un déchaînement de violences difficilement explicable". La première victime est décédée après avoir reçu plusieurs coups de couteau, dont l'un mortel au thorax. Le second jeune homme, est décédé quelques heures plus tard. Des douilles d'une arme à feu non létale, provenant d'un pistolet à grenaille ont également été retrouvées dans le parc, entouré d'immeubles.
Une personne, considérée comme un témoin privilégié, a été entendue samedi à l'hôtel de police de Grenoble avant d'être relâchée. Aucune autre interpellation n'a eu lieu. "Les langues vont se délier. Nous allons entendre des témoins, ce qui devrait nous permettre d'en savoir plus sur ce qui s'est passé", a ajouté unresponsable de la police. Une marche blanche en hommage aux deux jeunestués aura lieu mardi soir.
 

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