J’allais chercher mon fils quand j’ai vu un sac, des vêtements et des chaussures sur le pont Jean-Richard et des gens regarder en direction de la Saône », confie, encore tout mouillé, Pascal Crespin, un ancien militaire de carrière d’Ouroux-sur-Saône. « J’ai tout de suite compris que quelqu’un s’était jeté en Saône ». L’homme, ancien casque bleu en ex-Yougoslavie, a tout de suite essayé de se stationner. « J’ai klaxonné pour qu’on me laisse passer et sur le quai, je me suis garé, déshabillé, alerté les pompiers et j’ai descendu les escaliers qui menaient à la Saône ». La victime, une Louhannaise d’une cinquantaine d’années, gisait dans la Saône, le visage dans l’eau après une chute d’une dizaine de mètres du pont. L’homme n’a pas hésité une seconde à plonger dans une eau à 14-15 degrés.
Deux hommes du Stade et de la ZUP en renfort
Deux Chalonnais qui circulaient ensemble en voiture, se sont aussi arrêtés. Un jeune de 26 ans du quartier du Stade et un quadragénaire des Prés Saint-Jean. Les deux hommes, eux aussi, ont plongé pour se porter au secours de la victime.Entre-temps, des passants ont alerté la police. Une patrouille qui était à Saint-Cosme, a été la première sur les lieux. Un adjoint de sécurité, un jeune sportif également joueur au Racing en équipe B, s’est dévêtu ainsi qu’un gardien de la paix. La victime comme ses trois secouristes dérivaient à une trentaine de mètres de la rive. Ils ont plongé plus loin afin de les regagner au plus vite. Ces deux hommes ont été suivis par deux pompiers de Chalon venus aussi prêter main-forte.
Au final, ce sont Pascal Crespin et le jeune adjoint à la sécurité qui ont ramené la victime inconsciente au bord du quai où une autre partie des secours les attendait. « Elle était en arrêt cardio-respiratoire », confient les pompiers mais après 30 secondes de massage cardiaque, « le pouls est revenu et elle a repris connaissance ». La victime dont les jours n’étaient plus en danger a été emmenée au service réanimation de l’hôpital dans une ambulance médicalisée par le SMUR de Chalon.
Les deux policiers qui s’étaient eux aussi portés au secours de la femme ont été également emmenés à l’hôpital pour des examens de contrôle.
« Un geste normal et non héroïque »
Les deux Chalonnais, ont, quant à eux, quitté les lieux comme ils étaient venus. Pascal Crespin, quant à lui, a pris le temps de se changer en attendant son fils. Pour cet ancien militaire reconverti en agent de sécurité chez Securitas, « ce sauvetage est ce qui a de plus normal ». L’homme ne se prend en aucun cas pour un héros. Pourtant au niveau du commissariat de Chalon, le commissaire Bruno de Bartelo n’a pas souvenir qu’autant de passants se soient jamais portés au secours d’une victime. « Si les pompiers et les policiers ont fait leur job, ce n’est pas la même chose pour ces trois passants », insiste-t-il. Aussi souhaite-t-il demander au ministère qu’une médaille leur soit aussi décernée pour « acte de courage et de dévouement ».
Toute personne souhaitant apporter son témoignage peut contacter la rédaction au 03 85 90 68 17.
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