mercredi 30 mai 2012

Libourne : après l'incendie meurtrier, toute une ville est en deuil

La petite Saïda a succombé à ses blessures. Elle a rendu son dernier soupir dans la soirée de lundi à l'hôpital des enfants à Bordeaux où elle avait été transportée dimanche après-midi dans un état désespéré, après l'incendie de l'appartement familial de Libourne dans lequel ses deux petits frères, Aaron, 5 mois, et Aurélien, bientôt 4 ans, avaient trouvé la mort, intoxiqués par la fumée (lire nos éditions des 28 et 29 mai).
Les sauveteurs, les pompiers libournais qui avaient bravé les flammes pour sortir les corps du brasier, n'avaient pu les ranimer.

« Détecteur de fumée »
L'enquête des gendarmes destinée à établir les circonstances dans lesquelles le feu s'est propagé dans ce petit appartement situé au second étage de la résidence Garderose, se poursuit. L'hypothèse d'un incendie accidentel est désormais quasi certaine (lire ci-contre).
La mère des enfants, Zaya Nognaga, 27 ans, qui a donné l'alerte, avait pu quitter l'immeuble avec l'aide du voisin du dessus, mais pour les enfants, dans l'appartement en proie aux flammes, il était déjà, sans doute, trop tard. Seule certitude, confirmée par le parquet de Libourne : la responsabilité du bailleur Domofrance est à écarter. Hier, son directeur général Philippe Déjean, confronté pour la première fois à un tel drame, expliquait : « Tous les ans, tous les logements font l'objet d'une vérification technique concernant les différents branchements électriques, les portes, les fenêtres… Nous allons étudier les moyens de les équiper d'un détecteur de fumée. »
La société qui a pu reloger le voisin du dessus dans un appartement situé dans la même résidence, prendra le relais de la mairie, concernant le relogement des quatre autres familles toujours privées d'électricité.
« La douleur des Libournais »
Par ailleurs, hier, le maire Philippe Buisson, témoignait de « la douleur des Libournais, d'une ville en deuil, traumatisée par la mort de ces trois jeunes enfants ». Tous les drapeaux de la ville ont été mis en berne. Une cellule psychologique à l'école Garderose a permis aux camarades de classe des petites victimes et aux enseignants d'exprimer leurs ressentis. Ce soir, le match international de football des U 16 entre la France et l'Allemagne au stade Moueix sera dédié à la mémoire des victimes.
Le corps des enfants autopsiés devrait être remis aujourd'hui aux parents. Les obsèques pourront alors être célébrées dans les jours qui viennent. Et peut-être en présence des grands-parents qui se trouvent en Centrafrique et que la mairie cherche à rapatrier. Les enfants seront alors inhumés au cimetière de Quinault. Dans le Carré dédié aux enfants.

http://www.sudouest.fr/2012/05/30/toute-une-ville-en-deuil-728584-2966.php

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