mercredi 28 mars 2012

Maine-et-Loire. Suicide d'un gendarme dans sa brigade : l'émotion

Père de deux enfants, âgé de 42 ans, le gendarme allait être promu. Il s'est tué, samedi, avec son arme de service, sur son lieu de travail. Il n'a laissé aucun élément pouvant expliquer son geste.
Trois questions au colonel Vagnier, commandant du groupement de gendarmerie du Maine-et-Loire.
Un gendarme de la brigade de Longué-Jumelles s'est suicidé samedi matin. Peut-on y voir un lien avec les conditions de travail ?
Samedi matin, il est arrivé comme ses collègues à 8 h. Il a pris un café avec eux. Puis s'est isolé pour commettre ce geste. Depuis, c'est la consternation. On se perd en conjectures pour essayer de comprendre ce qui a pu le pousser. Aucun signe avant-coureur. Pas plus de dispute au sein de l'équipe. On m'a décrit une bonne ambiance dans cette brigade où il était chef-adjoint. Il était inscrit au prochain tableau d'avancement. Il m'avait confié qu'il envisageait de passer le concours d'officier.
Avant Longué-Jumelles, il était en poste en Guadeloupe où le rythme de travail est sans commune mesure. Je ne crois pas, donc, à un burn-out. Il avait forcément ses raisons. Sa famille comme ses collègues ont été entendus dans le cadre de l'enquête judiciaire. Je pense qu'il s'est interdit de laisser filtrer des signes de malaise.
Justement, n'est-ce pas là l'une des difficultés des gendarmes ?
Ils passent leur temps à régler les problèmes des autres. À force d'être celui qui va au secours des autres, on ne s'autorise plus à demander de l'aide pour soi, à accepter d'avoir des problèmes. C'est le mythe du super-héros. Et puis, il y a cette exigence de confidentialité qui nous empêche de parler de notre travail en famille, à nos proches. Le gendarme doit donc sans cesse prendre sur lui. Il faut impérativement entretenir des liens de cohésion et de fraternité entre nous.
On compte environ trente suicides de gendarmes par an en France. Ce n'est pas le premier dans le Maine-et-Loire. Que mettez-vous en place ?
Il existe une cellule nationale de prévention. Des psychologues se déplacent en « post-crise ». Comme ce fut le cas à Longué-Jumelles. Localement, j'ai créé, début mars, un groupe de suivi des risques psychosociaux. Une initiative personnelle, unique dans les Pays de la Loire.
L'idée ? S'appuyer sur plusieurs indicateurs : le nombre d'arrêts de travail pour chacun, les demandes de mutation ou de mise à la retraite, les faits de violences vécus, le taux d'activité dans les brigades, etc. Car tous ces éléments recoupés peuvent nous alerter.
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