lundi 19 mars 2012

Jeunes filles fauchées sur l'A7 : des relevés ADN réalisés

Comment ces trois jeunes filles se sont-elles retrouvées là, scellant leur sort de manière quasi-certaine ? Trois jeunes filles, des soeurs de Marseille selon les premiers éléments de l'enquête, sont mortes fauchées sur l'A7 dans la Drôme, où les enquêteurs s'interrogeaient samedi sur leur présence mystérieuse, à pied, en pleine nuit, à 17 km de la première entrée d'autoroute.

Malgré l'absence de tout papier d'identité sur les victimes, il ne fait désormais plus guère de doute qu'il s'agit de trois gitanes sédentarisées à Marseille, Carmen, 12 ans, Charlotte, 13 ans et Victorine, 19 ans, leur famille ayant confirmé leur départ depuis vendredi midi. "Les corps sont dans un état qui rend difficile une identification et une reconnaissance absolue", a déclaré le procureur de la République de Valence, alors qu'un proche dépêché à la morgue de Montélimar n'a pu les identifier. Néanmoins, "on est quasiment sûrs, mais ce n'est pas à 100%, d'avoir pu identifier trois jeunes filles d'une famille marseillaise" parties sans donner d'explications, a précisé le procureur. Les parents de cette fratrie de 18 enfants, trop effondrés pour faire le déplacement selon la gendarmerie, ne s'étaient pas inquiétés de leur départ. La famille, établie dans la cité de la Castellane, dans les quartiers nord de Marseille, a pu être contactée grâce à un téléphone portable découvert sur les lieux du drame.



Les enquêteurs ont effectué des relevés ADN afin de confirmer "à 100%" que les trois jeunes filles fauchées sur l'A7 dans la Drôme sont des sœurs marseillaises, étape "indispensable" pour comprendre leur présence sur l'autoroute en pleine nuit, a indiqué dimanche la gendarmerie.
"A la demande du procureur, nous avons effectué des relevés ADN sur les victimes et nous attendons maintenant des brosses à dents, brosses à cheveux et autres éléments d'identification que nous avons demandés aux parents pour pouvoir comparer", a déclaré à un responsable de la gendarmerie.


Identifiées dans un train

Malgré les zones d'ombre, les enquêteurs tentent de reconstituer l'itinéraire des trois victimes avant le drame. Samedi après-midi, grâce à un appel à témoin, les trois soeurs ont été localisées vendredi après-midi à Pierrelatte, une commune de la Drôme située à une quinzaine de kilomètres du lieu de l'accident. "Un couple nous a contactés pour nous informer qu'il voyageait dans le même train, au départ de Marseille, que trois jeunes filles qui ressemblaient aux victimes", a déclaré un responsable de la gendarmerie. Les trois soeurs, qui voyageaient sans billet, avaient été priées de descendre de ce train en gare de Pierrelatte, selon ce couple. Grâce aux images des caméras de surveillance, les jeunes filles ont pu être identifiées par leurs frères.

Mais la piste s'arrête là. L'enquête doit désormais faire la lumière sur les raisons et les circonstances de leur présence à pied sur l'autoroute à hauteur de Saint-Paul-Trois-Châteaux. "On se demande comment elles ont pu entrer sur l'autoroute, car le point d'entrée le plus proche est à 17 kilomètres", s'interroge le procureur de la République de Valence. Le déroulement de l'accident est en revanche plus clair: "Les jeunes filles marchaient sur la bande d'arrêt d'urgence quand, pour une raison encore indéterminée, elles ont traversé devant un poids lourd qui circulait sur la voie de droite. La voiture sur la voie centrale n'a pas pu les voir et les a fauchées", a expliqué un gendarme. Ce sont les conducteurs du camion et de la voiture ainsi que d'autres automobilistes qui ont renversé les trois filles qui ont prévenu les secours.

"Parties en courant"
Le rôle d'un patrouilleur de la société d'autoroute ayant parlé aux trois jeunes filles avant l'accident a également été éclairci. Entendu samedi par les gendarmes, il a expliqué qu'elles avaient refusé d'obéir à sa demande de se mettre derrière les glissières de sécurité. Quand il s'est arrêté à leur hauteur, deux sont parties en courant. "A celle qui est restée, il a donné les consignes de sécurité, en lui demandant de se mettre derrière la glissière pour attendre les gendarmes... En entendant le mot ‘gendarme', elle se serait enfuie en courant", a précisé un responsable de la gendarmerie de la Drôme. Le patrouilleur, qui n'a pas le droit de prendre des usagers dans son véhicule, a déclenché une alerte signalant sur les panneaux de circulation la présence de piétons, selon la gendarmerie, qui a conclu que le patrouilleur avait "fait correctement son travail".

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