samedi 3 mars 2012

Il tue son propre frère et se donne la mort

Un conflit familial a coûté la vie aux deux frères Burski à 7 heures hier, à Lussan. Le cadet a tué l'aîné avant de retourner le fusil contre lui. Des troubles psychiques seraient à l'origine du drame.
Il n'y a pas pire tâche pour un élu que d'aller annoncer à une mère la mort d'un fils. Alors deux… Le maire de Lussan a pourtant dû se résoudre à l'inévitable, hier après-midi, avec ses deux premiers adjoints.
À 14 heures, tous les trois ont pris la direction de Gimont où est hospitalisée la mère de Daniel et José Burski. Et là, ils ont dû raconter l'horreur. Car Daniel et José ne sont pas morts dans un accident. Hier matin peu avant 7heures, Patrick Boupillère a reçu un coup de fil affolé de la copine de José. Ce dernier venait de lui annoncer qu'il avait tué son frère et qu'il allait se donner la mort. Patrick a aussitôt prévenu le maire Bruno Bordart, Serge Giavarini et Jérôme Loubet, ses adjoints. Et tous les quatre ont attendu les gendarmes. En effet, le mal était déjà fait. Daniel, le frère aîné âgé de 56 ans, gisait sur son lit, dans sa chambre. Et José était dans l'étable à côté, affalé sur un vieux canapé, un fusil à ses pieds. La présence de ce fusil dans la vieille ferme encombrée d'objets hétéroclites a beaucoup étonné les élus qui pensaient que les gendarmes avaient retiré son arme à José. Et pour cause, il y a quelques années, il avait retenu de force Max Baylac, l'ancien maire. Il avait aussi failli tuer sa mère il y a 15 ans. Mais voilà, il était chasseur, comme son père aujourd'hui décédé. Il y avait sans doute un deuxième fusil dans la maison. « Tout le monde avait peur de José. Il était capable de tout, confie l'épouse d'un élu. Quand il fallait le faire interner, ça faisait toute une histoire. La dernière fois, les gendarmes avaient dû lui courir après pour l'attraper. »
Pour autant, José n'était pas le mauvais bougre « quand il était calme », bien au contraire. Ses voisins immédiats n'avaient pas de problème avec lui. Les mamans demandaient juste à leurs enfants de ne pas rire à son passage. Car, comme son frère, José était « imposant physiquement, souvent mal rasé et sale ».
« Pendant longtemps, il est venu lire le journal chez moi, poursuit Max Gelé. C'était un garçon gentil quand il était normal. Mais lui et son frère ne se sont jamais entendu. José me l'avait dit. » Quelle est la goutte qui a fait déborder le vase hier au petit matin ? Nul ne le saura jamais. Seule certitude.
Aujourd'hui, une maman n'a plus que ses yeux pour pleurer à l'hôpital de Gimont.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/03/1297141-lussan-il-tue-son-propre-frere-et-se-donne-la-mort.html

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