samedi 25 février 2012

Drame de La Mongie. "La collision était inéluctable"

La reconstitution de la terrible collision, mardi, entre une dameuse et une luge d'enfant, ordonnée par la procureur de la République, révèle des conclusions sans appel.
Le drame épouvantable qui a endeuillé la station de La Mongie, mardi soir dernier, a soulevé et soulève encore bien des interrogations. C'est pour répondre à toutes ces questions et pour cerner les circonstances exactes du drame, que la procureur de la République, Chantal Firmigier-Michel, a ordonné, dès mercredi soir, à 17 heures (la même heure que l'accident), une reconstitution sur place, avec tous les acteurs et témoins présents lors de la collision.
Le conducteur de la dameuse, qui avait été placé en garde à vue dès mardi soir à 23 heures, a lui aussi participé à la reconstitution : « J'ai levé la mesure de garde à vue à l'issue de la reconstitution, précise Chantal Firmigier-Michel. Cet homme était terriblement choqué à ce moment-là et les médecins ont estimé que son état n'était pas compatible avec une mesure de garde à vue. Il a donc été dirigé vers un hôpital ».

Son jumeau tente de la sauver

La reconstitution a permis d'établir les circonstances avec exactitude : « Cette reconstitution a été très importante : elle a permis de constater que la collision était inévitable et que compte tenu de la configuration des lieux, aucune des parties, ni la petite victime ni le chauffeur de la dameuse, ne pouvait respectivement se voir suffisamment à l'avance pour éviter la collision. Quand ils sont entrés dans leur champ commun de vision, derrière la cabane, à peine quelques mètres les séparaient l'un de l'autre, et compte tenu de la vitesse prise par la luge qui avait démarré en haut de la piste, la fillette n'a pas pu s'arrêter, pas plus que le dameur n'a eu le temps de freiner. Nous avons pu établir les circonstances exactes et le caractère inéluctable de cette collision. »
La fillette était sur sa luge avec son frère jumeau : si le garçon a eu la vie sauve, c'est qu'il était en fait à cheval entre la luge de sa sœur et une petite luge-pelle qu'il tenait à la main. Il a pu dévier sa propre trajectoire, tout en essayant, selon les témoins présents, d'agripper sa sœur pour tenter de la sauver. En vain.
« J'ai pu établir, poursuit la procureur, les raisons pour lesquelles les dameuses se trouvaient là : pour des raisons techniques de damage des pistes en hauteur, vu la grande étendue du domaine skiable, les dameuses sont obligées de partir dès la fermeture des pistes. Mais à l'issue de ce drame, je pense que la station tirera des conclusions quant à une meilleure sécurité. »
Si la reconstitution a permis de fermer plusieurs portes, l'enquête se poursuit : « Pendant la garde à vue du dameur, nous avons bien entendu procédé aux vérifications qui s'imposent. Néanmoins, les investigations se poursuivent dans l'attente de témoignages complémentaires et dans l'attente des résultats des tests de stupéfiants effectués sur le dameur ». Ces résultats seront connus la semaine prochaine.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/02/25/1291396-la-collision-etait-ineluctable.html

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