samedi 21 janvier 2012

L'hôpital Salengro du CHRU de Lille touché par trois suicides d'agent en deux semaines

Série noire au centre régional hospitalier universitaire de Lille. En deux semaines, ...

trois agents de l'hôpital Roger-Salengro se sont donné la mort. Le dernier, une aide-soignante de 25 ans retrouvée morte à son domicile, en début de semaine.
« Nous sommes en face d'une situation très particulière », constate Stéphane Jacob, directeur des ressources humaines, à propos de cette « succession de trois événements suicidaires sur une période courte ». Un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire se réunit aujourd'hui pour examiner la situation. À la demande de la direction, précise Stéphane Jacob. À celle des syndicats, affirme Gamila Mestaoui.

« Tabou »

La secrétaire générale FO santé du CHRU ne décolère pas. « En trois ans, il y a eu beaucoup de suicides, mais on n'en parle pas, c'est tabou. Tout est bien caché au CHR. » Gamila Mestaoui décrit des équipes mises sous pression par une charge de travail croissante et une rigueur budgétaire étouffante. « Beaucoup d'agents sont sous antidépresseurs. Le vase est plein et, parfois, il y a la goutte de trop.
» Le syndrome France Télécom frappe-t-il l'un des premiers CHU de France ? Un syndicaliste le suggère, en précisant qu'« une autre enquête est en cours, conduite par l'un des seize autres CHSCT du CHRU, sur un autre salarié qui s'est suicidé il y a quelques mois ». Et d'ajouter, sur un ton d'évidence : « Il y a des rapports sociaux tendus. On doit faire plus avec moins. La responsabilité, elle est aussi dans le ministère qui attribue les budgets. » Des considérations qui relèvent, pour le directeur des ressources humaines, de l'amalgame. À propos des trois derniers suicides, Stéphane Jacob insiste : « Pour les deux premières personnes, il n'y a aucun doute : il n'y a aucun lien avec leur situation professionnelle. Pour la troisième, on recueille des éléments afin de mieux apprécier. » Une source syndicale confirme que les deux premières victimes ne rencontraient pas de difficultés connues au travail. Et la troisième ? La jeune femme, qui venait d'intégrer la fonction publique hospitalière, était encore en période de stage. Lundi après-midi, quelques heures avant son geste fatal, elle avait été reçue par son encadrement pour un « entretien d'évaluation classique », dixit Stéphane Jacob. Le cadre, aux dires d'un élu syndical, est aujourd'hui arrêté pour maladie
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/01/20/article_l-hopital-salengro-du-chru-de-lille-touc.shtml

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