mardi 31 janvier 2012

Drame social dans une entreprise

Un chauffagiste âgé de 51 ans est condamné à un an de prison ferme pour avoir menacé un cadre de son entreprise avec un couteau. À l'audience, l'employé raconte avoir subi un véritable harcèlement.
Le Wattrelosien l'admet : il a craqué. Vendredi dernier, dans son entreprise de Lys-lez-Lannoy, ce chauffagiste est arrivé furibond. Les témoins sont formels : Christophe T., 51 ans, était hors de lui, et a menacé un des cadres de son entreprise avec deux couteaux. « Je vais te saigner, si ça continue, il y aura un mort », aurait-il hurlé. Un collègue rapporte que Christophe a « rapproché la lame du visage » du cadre, et aurait assuré « qu'il flinguerait quelqu'un s'il était licencié ».
« Il ne me reste plus que le suicide »

Dans le box, Christophe a du mal à s'exprimer, alors que la présidente Nourith Reliquet cherche à en savoir plus sur les raisons de son geste.
« Pourquoi aviez-vous des couteaux sur vous ? Qu'aviez-vous l'intention de faire ? », questionne-t-elle. « Je ne sais pas » , répond Christophe, qui nie avoir menacé son supérieur avec le couteau. L'homme dit aussi ne pas se souvenir des menaces. « J'avais bu et j'avais pris des médicaments, c'est vrai que c'était une vraie bêtise », soupire-t-il.
Visiblement, l'altercation trouve son origine dans un entretien qui se serait déroulé la veille, et qui se serait mal passé d'après lui. « J'ai le dos bousillé, c'est reconnu comme une maladie professionnelle, mais ça fait deux ans que la direction me met sur une voie de garage pour m'écoeurer , affirme--t-il. J'ai saisi l'inspection du travail qui était passée le 20 janvier, c'est pour ça que j'ai eu cet entretien. » « Mais comment peut-on être sûr que vous ne recommencerez pas ? », interroge la présidente. « Vous savez, moi, j'ai tout perdu, il ne me reste plus que le suicide ».


Est-ce un « pétage de plombs » consécutif à un harcèlement au travail ? La substitut du procureur, Carole Pautrel, admet qu'« on peut entendre l'explication sur les brimades », mais estime que « les violences commises lui ont fait perdre ce statut de victime ». Et de mettre en avant le passif judiciaire de Christophe T., déjà condamné 12 fois. « Il est à bout. On ne voit pas comment on pourrait être assuré qu'il ne recommencera pas », martèle-t-elle, avant de réclamer l'application de la peine plancher (un an ferme) avec « possibilité d'assortir partiellement cette peine d'un sursis ».
C'est aussi ce que demande l'avocate de la défense, Me Fanny Olivier. « Quatre ans de brimades, c'est long ! Il a essayé de le faire constater par l'inspection du travail, en vain. Il faut écarter la peine-plancher, car au bout du compte, il n'y a pas eu de violences, juste des menaces. » Le tribunal sera plus sévère que ce que réclamait le parquet : Christophe écope d'un an de prison ferme

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2012/01/31/drame-social-dans-une-entreprise.shtml

Aucun commentaire: