vendredi 2 décembre 2011

Suicide de l'ex-patiente de la gynécologue

Elle s'est pendue dans sa cellule de la maison d'arrêt d'Angoulême, hier après-midi. Découverte par un surveillant vers 16 h 15, Christiane Georgeon n'a pu être réanimée par les médecins du Samu de l'hôpital de Girac. Le 17 février, elle avait asséné cinq coups de couteau au docteur Claudine Dubuisson, une gynécologue dont elle fut la patiente. La reconstitution judiciaire devait avoir lieu hier, à 20 heures, au cabinet de la spécialiste, près du centre clinical de Soyaux.
Sans doute Christiane Georgeon, mise en examen pour tentative d'assassinat, n'a-t-elle pas supporté l'idée de revivre une funeste soirée, fut-elle l'agresseuse. Une autopsie sera pratiquée à l'Institut médico-légal de Bordeaux. « Une enquête est ouverte. Elle permettra d'établir avec précision les circonstances de la mort », indique Nicolas Jacquet, procureur de la République d'Angoulême.

« Sincère dans son repentir »
Transférée depuis peu du centre pénitentiaire de Vivonne (86) dans une cellule individuelle de la maison d'arrêt d'Angoulême, elle avait rencontré au parloir son nouvel avocat, Jean-François Changeur, il y a trois semaines. « C'est un drame. Je suis sous le choc, je pense à ses enfants », a réagi Me Changeur, joint hier soir. Tout de noir vêtue, la frêle Christiane Georgeon lui était apparue « complètement abattue » : « Elle disait que son cas était indéfendable et exprimait de très profonds regrets. Elle ne se reconnaissait pas dans ce geste, elle était d'ailleurs incapable de verbaliser l'acte. Mais j'insiste, s'il y a un message à faire passer, c'est qu'elle était sincère dans son repentir. »
En 1986, elle avait donné naissance à Mathieu, son aîné lourdement handicapé, aujourd'hui encore sanglé dans son fauteuil à l'Institut médico-éducatif des Roches, à Soyaux. Les séquelles de la varicelle que sa mère avait contractée durant sa grossesse. Si le cas de Mathieu avait donné lieu à une thèse de médecine, son malheur avait rongé la famille, Christiane Georgon en attribuant la responsabilité à sa gynécologue, le docteur Dubuisson.
Plusieurs tentatives
Secrétaire médicale au service des consultations externes à l'hôpital de Girac, Christiane Georgeon y croisait la spécialiste du temps où celle-ci était chef de service dans l'établissement. Les tentatives de conciliation n'y ont rien fait, selon un membre de sa famille joint quelques jours après l'agression, Christiane Georgeon s'est elle-même « enfermée dans une prison », attentant « plusieurs fois » à ses jours.
Le couple Georgeon n'y a pas survécu. Philippe Georgeon non plus : lui qui s'était mis à boire est mort d'un cancer du pancréas en mai 2010. Un décès que Christiane Georgeon avait voulu rappeler au docteur Dubuisson, le 17 février, lui imposant la lecture des psaumes lus à l'enterrement de son ex-mari avant de lui porter les cinq coups au foi et aux artères. Opérée d'urgence au pôle clinical, le docteur Dubuisson avait été sauvée in extremis et repris son activité quelques semaines après le drame.
http://www.sudouest.fr/2011/12/02/suicide-de-l-ex-patiente-de-la-gynecologue-569055-813.php

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