Un nouveau cas de cancer du sein chez une porteuse de prothèses défectueuses a été déclaré le 5 décembre dernier à l'agence des produits de santé (Afssaps). "Cette patiente, qui vivait dans le Gers, est décédée il y a plusieurs années", a indiqué, hier, le procureur de Marseille, Jacques Dallest, qui a reçu la plainte de la mère de la victime. Ce cas vient abonder le dossier déjà accablant des prothèses PIP, ces implants mammaires défectueux produits par une société varoise, suspectés d'avoir provoqué le cancer d'Edwige Ligonèche, décédée le 21 novembre à 53 ans à Marseille.
Ces deux morts sont-elles directement liées à la rupture des implants PIP que portaient les deux femmes ? Quel est le risque médical pour les autres porteuses de prothèses défectueuses ? Combien de victimes vont se déclarer ?
D'après Jacques Dallest, d'autres vicitmes sont attendues
Autant de questions pour le pôle de santé publique du parquet de Marseille et la Section de recherches de la gendarmerie. "Un travail colossal", a souligné Jacques Dallest, qui, au terme de 18 mois d'enquête préliminaire, a ouvert, hier, une information judiciaire des chefs "d'homicide involontaire aggravé"- en référence au décès du Gers, la plainte de la famille Ligonèche n'ayant pas encore été formellement reçue - et de "blessures involontaires".
Ce deuxième volet renvoie aux 2 172 plaintes déposées à ce jour par des femmes porteuses d'un implant PIP, dont on ignore encore la nature et l'étendue des préjudices. "Nous nous attendons à d'autres victimes", a souligné le procureur Dallest, qui a rappelé que la société PIP, 3e producteur mondial de prothèses mammaires, exportait 80 % de sa production.
Un gel maison supposé cancérigène qui ne répond pas aux normes
Soucieux, malgré la complexité de ce dossier d'"aboutir dans des délais raisonnables à une réponse pénale", le parquet a renvoyé en correctionnelle les responsables présumés de la société pour "tromperie aggravée". Cette qualification - la même que dans l'affaire du sang contaminé - conduira une demi-douzaine de personnes à comparaître "à la fin 2012". Sur le fond, les enquêteurs ont établi que "la grand majorité des prothèses commercialisées par PIP étaient composées d'un gel fabriqué de façon artisanale, qui ne répondait pas aux normes de qualité pourtant annoncées".
Résultat : un risque élevé de rupture, avec diffusion de silicone dans l'organisme. Le gel "maison", dix fois moins cher que le gel autorisé, permettait à la société de faire une "économie" d'1 million d'euros par an. Ces implants défectueux étaient utilisés par des chirurgiens esthétiques, mais aussi par des centres anticancéreux pour des reconstructions mammaires. Des expertises sont en cours pour déterminer si le gel utilisé est cancérigène.
Pour plus d'infos, numéro vert de l'Afssaps : 0800 636 636
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/nouveau-deces-dune-porteuse-de-prothese-pip
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