Fusillade de Vitrolles : Eric Lales, le policier aixois, s'est éteint

Dix jours durant, à Aix-en-Provence, Éric Lales a fait partie de la vie des policiers, citoyens, gendarmes, magistrats, commerçants, journalistes et simples anonymes. Dix jours durant, le commissariat d'Aix a calqué sa respiration sur celle de ce policier de 37 ans, père de famille. Retenant son souffle à l'annonce de ses bulletins médicaux quotidiens. "On n'a jamais cessé d'y croire, on lui devait bien ça", murmure un collègue. Et puis, tous savaient qu'Éric Lales, avec sa condition de marathonien et son coeur gros comme ça, se battait pour survivre, pourtant atteint de trois balles de kalachnikov, dont une dans la tête, à l'issue d'une course-poursuite, entre Venelles et Vitrolles, le 28 novembre.
Depuis, "ses collègues et amis de la Bac se sont relayés constamment, pour être à son chevet. Et puis, pour que Delphine, sa compagne, ne soit jamais seule". Une jeune femme dont tous, d'une seule voix, saluent le courage. "Elle a une force de caractère exceptionnelle", ajoute Jean-François Jaffuel, le patron du commissariat d'Aix. "C'est, dit-il, une douleur partagée par tout le monde, dans la dignité. La nouvelle est dure à vivre car, pour tous et sans doute de façon irraisonnée, on a mis de l'espoir dans son retour à la vie. Mais comment faire autrement ?"
Un père de famille aimant, "amoureux de son boulot"
Éric Lales était arrivé en 2006, à la Bac d'Aix. Il débarquait du commissariat de Cergy-Pontoise. "Éric, c'était un flic opiniâtre, de vocation, amoureux de son boulot", raconte un collègue. "Il a toujours fait preuve d'une grande détermination contre la délinquance", ajoute un de ses officiers. "C'était un bon mec. Un vrai bon mec", veut résumer un de ses proches de l'Hôtel de police. Cela veut dire aussi qu'Éric Lales était "un homme mesuré, pas un cow-boy. Un papa de deux fillettes âgées de 8 et 9 ans, qui passait beaucoup de temps en famille".
"Des anonymes sont venus au commissariat, dire quelques mots pour lui. La police municipale d'Aix, des élus, le procureur sont venus témoigner leur soutien. Des commerçants ont spontanément fait don de cadeaux pour ses proches", explique-t-on au commissariat. Des témoignages nombreux, émanant de toute l'institution police et bien au-delà, qui ont fait du bien, assurent les policiers. Éric Lales s'est éteint hier matin. Il était 10h25, au service réanimation de l'hôpital Nord, à Marseille.
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