vendredi 25 novembre 2011

Le corps repêché dans la Deûle près de Lille est bien celui d'Hervé Rybarczyk, le parquet privilégie la thèse du suicide

Le corps repêché mercredi après-midi dans la Deûle à Loos, à la limite du port fluvial de Lille, est bien celui d'Hervé Rybarczyk, un Ronchinois de 42 ans. Des rapprochements avec un porte-monnaie, des vêtements, notamment un t-shirt, et une cicatrice ne laissent aucun doute. Une autopsie sera pratiquée ce matin afin de déterminer la cause du décès du guitariste du groupe de rock lillois Ashtones, disparu depuis la nuit du 11 au 12 novembre après un concert boulevard Montebello à Lille. ...


D'ores et déjà, un examen externe n'a pas révélé la présence de lésions : « On ne travaille pas du tout sur une hypothèse criminelle », souligne Frédéric Fèvre, procureur de Lille. La piste d'un suicide est privilégiée : « Bien sûr, il faut attendre les résultats de l'autopsie, mais tout laisse penser à un geste désespéré, même si on ne peut pas exclure définitivement un accident. Il était dépressif et suivait un traitement médicamenteux. Il avait déjà fait état d'idées suicidaires et, dans un passé récent, a perdu deux êtres proches. Ses dernières paroles en quittant ses amis étaient : "J'ai tout perdu", avant de disparaître. » Le procureur entend aussi couper court aux très nombreux commentaires reliant ce drame aux autres noyés depuis un an à Lille.
Il a d'ailleurs saisi la Sûreté urbaine lilloise et non la PJ, en charge des quatre noyades pour lesquelles la thèse criminelle est également exclue.
Frédéric Fèvre balaie l'idée d'un « serial pousseur » : « On ne travaille pas sur des rumeurs mais sur des faits avérés . » Chez les proches d'Hervé Rybarczyk, c'est évidemment la tristesse. Dorothée, sa compagne, est anéantie par l'annonce de son décès. Mais elle tient à remercier tous ceux qui l'ont aidée pour les recherches. « Énormément de personnes se sont mobilisées, ça fait du bien de se sentir entourée.
Mais en tout cas, je ne crois pas du tout à l'hypothèse d'un accident ou d'un suicide. Il n'avait rien à faire au port fluvial. Ce n'est pas une idée à laquelle je veux me raccrocher, c'est une analyse qu'on a faite tous ensembles », confie-t-elle. Sur le « j'ai tout perdu » qu'aurait prononcé Hervé Rybarczyk à l'issue du concert à La Chimère, sa compagne croit qu'il s'agissait de la perte de ses affaires, et non pas d'un message.

« En pleine forme »

Frédéric Loridant, ami du musicien et photographe qui anime le site Photorock, a assisté au dernier concert. « Hervé était très content de la prestation du groupe. Il était en pleine forme. Quand il est parti, il était un peu éméché, mais tout fier de son concert. » Lui non plus ne veut pas croire à un suicide. Il indique qu'Hervé Rybarczyk avait été très affecté par la mort de deux de ses proches, en particulier Francis Collet, le guitariste du groupe disparu tragiquement au début de cette année  pour qui un concert hommage sera organisé le 17 décembre à Wattrelos. Mais selon lui, il avait remonté la pente. « Tout sera fait pour comprendre ce qui s'est passé, explique le procureur. Je comprends la douleur de la famille et des proches et je souhaite répondre à l'ensemble de leurs questions légitimes. »
 http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/11/25/article_le-corps-repeche-dans-la-deule-pres-de-l.shtml

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