Nicolas et Laure Grimaldi donnent rendez-vous pour cet hommage. Un temps de réflexion
Il y a des souvenirs, comme des lumières qui ne s'éteignent jamais. Khoren ("Petit soleil" en Perse) est décédé avant les grandes vacances, au début du mois de juin, après avoir été retrouvé pendu à un porte-manteau dans le couloir de son école Anne-Frank à Trinquetaille. Un dramatique accident qui a ému bien au-delà du seul cercle familial des familles Ripert et Grimaldi. Laure et Nicolas Grimaldi, les parents, ont reçu d'innombrables messages de soutien. Autant des copains de classe, de tennis, de plongée, des scouts, de Khoren que de parents. Si l'absence pèse au sein de ce jeune couple uni, pas question de s'effondrer, de montrer de la haine ou de la rage, "ce sont des sentiments stériles. Nous préférons générer des pensées sur des valeurs positives et familiales, celles dans lesquelles notre fils a été élevé. Nous voulons qu'il soit fier de nous."
Rendez-vous le 17 septembre
Ainsi, le 17 septembre, au départ de l'école Anne-Frank, et jusque sur la place de la République, les parents de Khoren invitent à une marche pour leur fils. Au-delà de l'hommage au petit bonhomme espiègle, la famille entend revenir sur des notions qui lui semble essentielles."Nous ne voulons pas cristalliser cette marche sur les enseignants, mais nous adresser à tous les adultes référents pour nos enfants. Nous avons tendance à faire mûrir les enfants trop vite. Ce n'est pas parce qu'ils sont habiles dans certains domaines, comme l'informatique, qu'ils sont mûrs. Ils restent parfois très bébés. Nous sommes convaincus qu'il y a des types d'humour qu'ils ne peuvent pas comprendre." Khoren est décédé après avoir été exclus de sa salle de classe - "à 9h du matin, alors qu'il ne voulait pas prendre part à la correction d'un exercice" tient à préciser Laure - et il aurait pris au mot sa maîtresse ... En "faisant le manteau". L'adrénaline des premiers jours, des soins et du décès, est aujourd'hui retombée pour laissait place à l'analyse chez les Grimaldi, à la réflexion, au besoin de faire des piqûres de rappel. Les parents dont le fils a été laissé sans surveillance ont lu les textes régissant le corps enseignant, en particulier une circulaire qui autorise bien à faire sortir un élève d'une classe, mais sous condition, jamais sans surveillance."L'enquête a révélé, début juillet, que Khoren est resté 45 minutes dans le couloir. Nous avons même appris qu'il avait tenté de retourner en classe Il doit y avoir un rapport entre la faute commise et la sanction appliquée surtout avec un enfant. Les adultes doivent prendre l'entière mesure de leur rôle et du poids de leurs mots et de leurs actes dans la vie d'un enfant".
Le propos est posé, calme. Juste avant une marche qui s'annonce éprouvante, mais que les parents espèrent, aussi, comme un temps d'échange privilégié. Les amis de Khoren, bien trop jeunes pour assister à des obsèques, pour certains très bousculés par ce drame, peuvent venir eux aussi. Pour un hommage, que brille encore le petit soleil, et que restent en éveil les consciences. Car les parents de Khoren ne veulent pas croire que cette rentrée, après le drame soit normale à l'école Anne-Frank, pour eux, "il est trop facile d'oublier, pour ne pas être confronté aux réalités et se remettre en question".
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/arles-trois-mois-apres-le-drame-une-marche-pour-khoren
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