mardi 4 avril 2017

Bataille pour adopter une petite fille décédée

Une Nancéienne se bat contre la préfecture des Vosges pour adopter une enfant handicapée à laquelle elle s’était attachée avant son décès à l’âge de 17 mois
Elle s’appelait Lucile. Elle est née en novembre 2014 dans un hôpital des Vosges. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les fées ne se sont pas penchées sur son berceau. Sa mère l’a abandonnée à la naissance. Un coup du sort n’arrivant jamais seul, les médecins ont ensuite découvert que la petite fille souffrait d’une maladie incurable : l’hydranencéphalie. Un nom barbare pour une pathologie qui l’est tout autant.
« Lucile n’avait quasiment pas de cerveau. Elle n’aurait dû vivre que quelques jours, quelques semaines au mieux », se souvient Ludivine Rebelo-Pereira. Cette jeune puéricultrice de l’hôpital des enfants de Nancy-Brabois a vu arriver le bébé dans son service quelques jours après sa naissance. Et contre toute attente, elle s’est attachée à la petite fille sans famille et sans avenir.

« Inconcevable de la laisser à l’hôpital »

« Elle gémissait quand j’étais là et elle se calmait dès que je la prenais dans mes bras. Pour moi, il était inconcevable de la laisser à l’hôpital jusqu’à son décès », raconte la puéricultrice. La jeune femme qui est célibataire et sans enfant, veut accueillir chez elle Lucile. Elle veut l’adopter.
« Des enfants abandonnés, j’en ai vu plein dans mon travail et je n’ai jamais eu envie de les adopter. Mais avec Lucile, c’était différent. C’était une évidence que j’essaie de lui offrir une vie la plus normale possible », témoigne Ludivine Rebelo-Pereira. Elle parle de son projet aux médecins et à une assistante sociale. Ils y sont favorables.
Ce ne sera pas le cas de la préfecture des Vosges, tuteur de l’enfant, et encore moins de la directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, tutrice déléguée. « Je pense qu’ils se sont méfiés car ils n’ont jamais compris pourquoi Madame Rebelo-Pereira s’était attachée à cette petite fille », analyse Me Aline Vaissier-Cartarame, l’avocate de la puéricultrice.
Les pouvoirs publics ne se sont jamais opposés frontalement à la procédure d’adoption mais ils vont la faire durer et la transformer en parcours d’obstacles. La tutrice déléguée va notamment limiter la garde de la petite Lucile par sa mère de cœur à deux week-ends par mois.
Malgré cela, Ludivine Rebelo-Pereira construit un lien affectif fort avec l’enfant qui va vivre bien au-delà des pronostics médicaux. Jusqu’à l’âge de 17 mois. A son décès, la puéricultrice entame une première bataille pour que l’enfant puisse être enterrée là où elle le souhaite et non au Carré des anges à Epinal comme le réclame la tutrice déléguée
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2017/04/03/bataille-pour-adopter-une-petite-fille-decedee
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