Dans le Grand Est comme partout en France, tous les services d’urgence se trouvent dans des situations extrêmement délicates. Troyes est en Plan blanc depuis deux jours. Verdun signalé comme « très touché ». Au CHRU de Nancy, hier comme les jours précédents, une vingtaine de patients accueillis aux urgences étaient encore au petit matin en attente d’un lit d’hospitalisation. Et « la situation ne fait qu’empirer », expliquait le Dr Lionel Nace, chef du service.
Car, non seulement l’activité des services d’urgence a explosé mais avec elle les taux d’hospitalisation : « On est passé de 25 % en temps normal à 40 % », détaille le Dr Nace. Les personnes âgées sont particulièrement concernées, notamment selon Santé Publique France, les 80 ans et plus, qui représentaient la semaine dernière 63 % des hospitalisations au niveau national.
La ministre de la Santé Marisol Touraine a demandé aux directeurs d’hôpitaux de « tout mettre en œuvre » pour « garantir la prise en charge de l’ensemble des patients » dont l’état exige qu’ils soient hospitalisés. Au CHRU de Nancy, divers dispositifs ont été mis en place depuis un mois : ouverture de 15 lits supplémentaires en post-urgences (en plus des 24 lits de l’unité), d’une douzaine d’autres dans les services, essentiellement, de médecine. L’extension prévue de 8 à 16 lits de l’Unité de courts séjours tombe également à point nommé : « Pour l’instant, on essaie de ne pas déprogrammer d’opérations », expliquait hier le Dr Lionel Nace, à Nancy. A Metz, décision avait d’ores et déjà été prise de déprogrammer un service de médecine pour pallier la pénurie de lits qui ne va pas aller en s’arrangeant : « Les personnes âgées hospitalisées ne le sont pas pour deux ou trois jours », faisait observer le Dr Braun. Hier, à Metz toujours, des discussions étaient en cours pour des déprogrammations en chirurgie. Si l’Ile-de-France, PACA et Auvergne Rhône-Alpes sont les trois régions les plus touchées par l’épidémie de grippe saisonnière, aucun service d’urgence n’est épargné par une saturation qui s’avère « plus importante », note le Dr Braun, qu’en 2014, où l’épidémie de grippe avait été particulièrement virulente. L’urgentiste, par ailleurs président national du SAMU-Urgences de France, adresse un message au grand public : « Ne venez pas directement aux urgences. Passez d’abord par votre médecin traitant. A défaut par la régulation du SAMU, en composant le 15 ».
Le Plan blanc est un plan spécifique d’urgence sanitaire et de crise pour faire face à une situation sanitaire exceptionnelle.
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