samedi 5 novembre 2016

Besançon : la jeune maman fauchée à la sortie d’une soirée n’a pas survécu

Elles n’arrivent pas encore à réaliser que leur fille, leur sœur, leur « étoile », est étendue là, dans ce lit d’hôpital, environnée de tuyaux. Que de ce corps, aux portes du néant, il est déjà prévu de faire don à d’autres vies. Qu’un hélicoptère l’emportera bientôt vers Paris, afin que des organes soient prélevés, avant de le ramener pour qu’enfin le deuil se fasse. Depuis deux jours, Patricia et Priscilla, la maman et la sœur de Leslie, n’avaient plus aucune illusion.
La jeune femme, âgée de 25 ans, mère de deux enfants, Mia, 9 mois, et Jade, 5 ans, a été déclarée décédée ce vendredi à 15 h 12. Dimanche, à l’aube, elle avait été fauchée par un chauffard ivre, chemin de Mazagran, à Besançon.
Elle revenait d’une bonne soirée, de rires, de danses, en boîte de nuit, entre amis. Elle rentrait à pied, bien serrée sur l’accotement de cette petite voie longeant le Doubs, lorsque la voiture est arrivée « comme une balle » témoigne Priscilla, sa sœur.

Maman de deux enfants

« Quand la voiture s’est arrêtée après avoir percuté les potelets qui bordent la route, je n’ai pas tout de suite compris. Trois des six passagers se sont enfuis. Un autre a fait le tour de la voiture avant de lâcher : ‘‘c’est matériel, on se barre.’’ Et puis, me rendant compte de son absence, j’ai demandé : ‘‘Où est ma sœur ?’’ Elle marchait devant nous. Je me suis emparée instinctivement des clefs sur le tableau de bord pour les empêcher de repartir ».
Quelques secondes plus tard, le corps de Leslie, inconsciente, est découvert à une dizaine de mètres de là. Le chauffeur de la voiture revient un peu plus tard sur les lieux, où il est appréhendé par la police. « Il avait un air nonchalant, sans émotion, comme si rien ne s’était passé. Ça m’a mis hors de moi. Il a essayé de nier qu’il était au volant ! »

« Elle était la joie de vivre ! »

Leslie avait un « sale caractère mais elle était la joie de vivre. Elle détestait la solitude. Elle aimait à partager avec les autres. Elle avait de l’entrain. Elle était spontanée. C’était une super-maman… » confient Patricia et Priscilla. Dès l’annonce de son accident, sa seconde sœur aînée, Jessica, est revenue des États-Unis où elle tente une nouvelle vie, à Portland.
« Prendre le volant avec de l’alcool, c’est s’apprêter à commettre un meurtre. L’ivresse n’empêche pas de se rendre compte que l’on n’est pas en état de conduire », tranche la mère de Leslie, en colère de savoir que celui qui a tué sa fille est en liberté dans l’attente de son procès. Un sentiment partagé par Priscilla : « Quelqu’un l’a vu rependre sa voiture, à Franois. Ceux qui l’accompagnaient aussi devraient être mis en examen, pour non-assistance à personne en danger ».
Mais les deux femmes en veulent également à la Ville de Besançon contre laquelle elles envisagent un dépôt de plainte : « Ce chemin n’est pas suffisamment sécurisé ni éclairé. Soit on l’interdit à la circulation, soit on fait la police à la sortie de la discothèque. Il faut que ce soit le dernier drame, que cela reste un chemin pour les piétons, les cyclistes et les rares riverains. » Mais elles n’incriminent pas les gérants de la boîte de nuit. « Ce sont des amies. Elles sont extrêmement choquées et prennent des nouvelles tous les jours. Le seul responsable, c’est le chauffeur de la voiture qui avait bu, pas l’épicier qui a vendu la bouteille. »
L’homme de 32 ans qui pilotait la voiture est désormais mis en examen pour homicide involontaire aggravé par un état alcoolique.

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