vendredi 18 mars 2016

Accident mortel : Philippe Lagrèze était pompier volontaire et pilote du SMUR

Après trois morts sur les routes de Tarn-et-Garonne depuis jeudi dernier, la série noire se poursuit. Un nouvel automobiliste, Philippe Lagrèze, s'est tué hier, à Montauban, sur la RD 928. Un accident mortel qui a mis en émoi l'équipe des urgences de l'hôpital où l'ambulancier travaillait et les pompiers de Montech où il officiait depuis vingt ans.
La nouvelle du décès du fils de l'ancien maire de Montech (Robert Lagrèze) et frère de l'actuelle première adjointe (Marie-Anne Arakélian) a mis, hier matin, KO son village natal. En premier lieu, ses frères d'armes du centre de secours de Montech où le quinquagénaire était, depuis 1996, pompier volontaire au grade d'adjudant. «Au vu de l'émotion suscitée par ce décès brutal de l'un des nôtres, j'ai demandé aux pompiers volontaires de Castelsarrasin de renforcer la caserne durant toute la journée», confirmait le directeur du Sdis 82 (service départemental d'incendie et de secours), le lieutenant-colonel Sébastien Vergé. «Une cellule psychologique d'écoute a été mise en place, tant pour les pompiers de Montech que du CTA (centre d'appels téléphoniques), où il effectuait des permanences, qu'au service des urgences de l'hôpital de Montauban», témoignait, très ému, le président délégué du Sdis et patron du service d'urgence, Pierre Mardegan. Il faut dire que le drame qui s'est noué hier matin, sur la route d'Auch, à 200 mètres du radar de Verlhaguet, a de quoi affecter les secouristes les plus chevronnés.

«C'est son collègue urgentiste à qui il avait serré la main qui lui a fait le massage cardiaque»

«L'accident a eu lieu quelques minutes après que Philippe, pilote de Smur, a quitté son service de nuit à l'hôpital», certifiait P. Mardegan. L'ambulancier, qui regagnait son domicile au volant de sa Peugeot 205, déviait soudainement sur sa gauche, percutant de plein fouet un automobiliste arrivant en face. Inconscient, Philippe Lagrèze était vraisemblablement déjà entre la vie et la mort. Longuement, pompiers et urgentistes lui prodiguaient un massage cardiaque pour le ranimer. En vain. «Ce qui est plus lourd pour mon équipe, c'est que ce sont ses collègues de jour du Smur, à qui il avait transmis les consignes de la soirée et serré la main dix minutes avant, qui ont tenté de le ranimer.» Une vraie tragédie qui touchait aussi sa famille : ses trois enfants et, en premier lieu, son épouse. Accompagnée de Sébastien Vergé et de Pierre Mardegan, celle-ci se rendait à l'hôpital pour voir son mari avant que le corps ne soit transféré à l'institut médico-légal (IML) de Toulouse en vue d'une autopsie.
Sur les lieux de l'accident, les policiers de la brigade accident du commissariat réalisaient les constatations d'usage afin d'éclaircir les circonstances du drame. Le principal témoin de la collision, l'autre victime de l'accident, leur aurait ainsi déclaré que Philippe Lagrèze avait la tête sur son volant avant de le percuter. Une information d'importance qui confirmerait l'hypothèse d'un malaise ou d'un endormissement. L'absence de traces de freinage au sol avalisait un peu plus ce postulat. Il faudra toutefois attendre le retour de l'autopsie et des analyses toxicologiques du défunt pour confirmer ou infirmer ces faits.
En attendant, ce nouvel accident mortel, le quatrième en une semaine et le huitième depuis le début de l'année sur les routes de Tarn-et-Garonne, n'a pas manqué d'alerter le préfet Pierre Besnard qui avait lancé, dès mercredi, via un communiqué, un appel à plus de vigilance en direction de tous les automobilistes et un renforcement de la répression sur le bord des routes, et plus particulièrement sur l'axe de la RD 81. Des contrôles qui, dès hier, ont conduit un jeune automobiliste de Réalville, flashé à 150 kilomètres-heure pour 80 km/h, à une rétention immédiate de son permis et à la saisie judiciaire de sa BMW 320
http://www.ladepeche.fr/article/2016/03/18/2306554-philippe-lagreze-etait-pompier-volontaire-et-pilote-du-smur.html

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