vendredi 12 février 2016

Six adolescents tués dans un accident de car : la Charente-Maritime sous le choc

Jeudi matin, six adolescents ont été tués dans un accident de car à Rochefort, en Charente-Maritime. Une cellule de crise a été mise en place, ainsi qu'une chapelle ardente où les familles peuvent venir se recueillir. Dans le département, les élus, les secours et les proches des victimes sont tous accablés par la douleur et l'émotion.

Parents affolés encore dans l'incertitude, familles aux yeux rougis ayant appris le décès de leur enfant... Les cris de détresse des proches des six adolescents tués par un camion qui a éventré leur autocar, jeudi au petit matin, ont bouleversé Rochefort et la Charente-Maritime.
 
Les familles des 15 collégiens et lycéens qui se trouvaient dans le car ont convergé toute la matinée vers la caserne de pompiers de la ville, toute proche des lieux du drame. "Je veux savoir, je veux savoir!", crie une mère à son arrivée, au grand désarroi de la foule d'élus, responsables et journalistes présents sur place, qui tous peinent à réprimer leurs larmes.
 
Nul n'échappe à l'émotion. Un pompier s'éloigne, en pleurs, deux collègues lui tenant l'épaule. Un autre décrit "une scène de chaos, incroyable, indicible" à l'arrivée des secours devant le car, littéralement cisaillé sur tout le côté gauche par une ridelle du camion. Les visages sont fermés et les regards angoissés, quand un hurlement fait brutalement taire la rumeur de la foule. Un homme surgit dans la cour de la caserne, la tête entre les mains, et pousse encore un, puis deux cris glaçants. A l'abri des regards, la procureure de La Rochelle, Isabelle Pagenelle, vient d'annoncer aux familles les noms des jeunes victimes...

 
A Sud-Ouest, le maire de Rochefort a raconté que cette situation était très difficile à vivre. "C'est difficile à vivre à plusieurs titres en tant que maire de Rochefort, en tant que père de famille mais aussi à titre personnel : une dame que je connais vient de se jeter dans mes bras car son petit-fils est hélas dans la liste des victimes. (...) Hélas, la plupart des familles de victimes comprennent d'elles-mêmes la situation du fait qu'elles ne reçoivent pas de nouvelles de leur enfant quand elles cherchent à le joindre...."
 
"Les familles n'ayant pas de nouvelles de leurs enfants savaient à quoi s'en tenir"
 
Catherine Desprez, maire de Surgères, la commune où les jeunes se rendaient au lycée, qui s'est rendue sur les lieux du drame puis au Centre de secours avec les jeunes rescapés de l'accident, a assisté à l'arrivée des familles. Elle a également témoigné auprès de Sud-Ouest : "Elles avaient besoin de venir, de toucher leurs enfants, d'être rassurées. Les familles n'ayant pas de nouvelles de leurs enfants savaient à quoi s'en tenir. C'était terrible (...) Je ne pensais pas, en prenant ma fonction de maire, que je risquais d'avoir à vivre ce genre de situation. Le moment au centre de secours de Rochefort a été extrêmement touchant. Les enfants avaient du mal à dire leur émotion, ils avaient besoin d'être proches, comme s'ils ne voulaient pas se séparer."
 
En début d'après-midi, une chapelle ardente a été dressée dans le gymnase de Rochefort, près du port de plaisance où a eu lieu le drame. En l'absence des corps, transportés à l'institut médico-légal de Poitiers, de grands draps délimitent un espace où six tables sont symboliquement recouvertes d'un autre drap blanc. Les élus s'y relaieront pour l'accueil. Deux pupitres ont été installés pour ceux qui aimeraient laisser un mot et sera ouverte jusqu'à 20 heures ce jeudi.

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