lundi 15 février 2016

Haut-Doubs : 1 500 personnes pour un ultime hommage à Laureen et Mathis

Malgré le froid, malgré les gros flocons, il ne l’a pas lâché un seul instant. Tout au long du trajet, Julien a brandi le portrait de son petit frère, Mathis. Dans son dos, près de 1 500 personnes ont silencieusement marché durant quelques kilomètres, hier à Pontarlier, dans une ambiance rendue feutrée par la neige. Peu de paroles, pas de sourire. Au fil du parcours, un dispositif de police régulait la circulation. La longue litanie de parapluies multicolores s’est stoppée devant le collège Aubrac, où étaient scolarisés Mathis Pourchet et Laureen Piguet. Tous deux sont décédés mercredi dans l’accident de leur car scolaire, à Montflovin. Émues par la vague de solidarité qui les a ainsi escortées, les deux mamans se sont étreintes. Proches comme anonymes, tous sont ensuite entrés dans l’enceinte de l’établissement.

Émouvants témoignages d’élèves

Les élèves avaient écrit et affiché sur un mur des centaines de messages, quelques mots pour certains, des textes plus élaborés pour d’autres. Petits, gros, rouges, bleus, jaunes, partout étaient dessinés des cœurs. Ci et là, on retrouvait des photos de Mathis ou Laureen. Longuement, les parents ont scruté ces morceaux de papiers, où étaient griffonnés ces adieux, ces anecdotes, ces preuves d’affection. « Gardez votre beau sourire là-haut », disait l’un d’eux.
« C’était très émouvant », confie le papa de Laureen. Des ballons blancs flottaient sous le plafond. De nombreuses bougies ont été allumées. Un océan de roses a afflué au pied d’un arbre à pensées.
C’était, hier, l’ultime hommage de tout un territoire, qui ressort intimement marqué par cette tragédie. « Je ne connaissais pas ces familles, mais on est tous attristés. Ces deux petits anges qui partent si tôt… J’ai des arrière-petits-enfants, je pense aussi à eux », explique Monique, qui a un avis tranché sur les circonstances du drame, par ailleurs toujours soumises à une enquête du parquet.
« On en demande trop aux conducteurs de cars, tout est trop minuté pour des questions d’argent. Il y a aussi des choses à revoir du côté du port de la ceinture pour les enfants », souffle-t-elle. Des propos qui, depuis mercredi dans le Haut-Doubs, resurgissent dans beaucoup de discussions. Le temps du débat et d’une réflexion, à la fois collective et constructive, viendra peut-être. C’est notamment le souhait des parents de Mathis. Mais hier, l’heure était encore à l’hommage, à l’émotion et à la sobriété.

http://www.estrepublicain.fr/edition-haut-doubs/2016/02/15/haut-doubs-1-500-personnes-pour-un-ultime-hommage-a-laureen-et-mathis

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