dimanche 14 février 2016

«André Bamberski a fait d'un drame terrible une belle histoire d'amour»

se défend d'être un cinéaste justicier, mais après un film sur les affaires d'Outreau («Présumé coupable») et Clearstream («L'enquête»), Vincent Garenq a plongé dans la quête au long cours d'André Bamberski pour faire condamner le responsable de la mort de sa fille.
Vincent Garenq, qu'est-ce qui vous a mené vers cette histoire ?
J'ai lu le livre d'André Bamberski* en une nuit, et j'ai eu un coup de foudre pour cet homme, sa ténacité. C'est formidable de voir comment un individu seul et démuni peut se bagarrer contre les institutions de deux pays. L'objectif du film n'est pas de tailler un costard à la justice française ou allemande, c'est de raconter comment ce père finit par avoir raison. Son courage a permis que d'un drame terrible, il fasse une belle histoire, une histoire d'amour d'un père envers sa fille.
Kalinka, 14 ans, retrouvée morte chez son beau-père, ce dernier enlevé à la demande du père pour le présenter à la justice, une histoire compliquée ?
Non, après avoir tourné l'affaire Clearstream, celle-ci me paraît très simple, trop simple même, j'ai donc construit le film comme un policier qui dévoile au fur et à mesure la personnalité du coupable, Dieter Krombach. Là où l'affaire est compliquée, c'est qu'elle se déroule sur 30 ans.
Comment les protagonistes de l'affaire ont-ils été associés au film ?
On a rencontré André, brièvement, pour lui présenter le projet et il a accepté. Quand on lui faisait part de l'évolution du scénario, il n'était pas tellement d'accord avec nos choix, mais il nous laissait faire, et au final, il m'a dit que c'était du bon travail. Il est surtout content qu'on ait choisi Daniel Auteuil pour le rôle. Il nous a rejoints sur le tournage et ce qui était drôle c'est qu'il était intimidé de se trouver au milieu de ces gens du cinéma, alors que nous étions intimidés de rencontrer le vrai personnage du film.
Daniel Auteuil a accepté le rôle parce que vous ne vouliez pas faire du spectacle avec cette histoire...
J'ai la volonté de faire vraiment du cinéma, mais il n'y a aucun voyeurisme, j'essaie de raconter l'histoire sans être putassier dans les émotions, et André m'a dit après avoir vu le film qu'il le trouvait pudique. Au final, il y a une vraie émotion.
Le tournage vous -t-il permis de découvrir de nouveaux éléments ?
Non, parce que Krombach avait été jugé deux fois en France, mais en allant tourner au village de Lindau, en Allemagne, disons sur les lieux du crime, on a trouvé des gens qui, 30 ans après, disaient encore que le fou était Bamberski et que Krombach était innocent.
Votre prochain film sera-t-il encore d'après une histoire vraie ?
Oui, ça sera un biopic, plutôt déjanté mais sans un seul magistrat !
Pour que justice te soit rendue » (éd. Michel Lafon).
« Au nom de ma fille », de Vincent Garenq, sortie le 16 mars. Avant-première le 15 février à 20 h 30 au Gaumont-Wilson de Toulouse en présence de l'équipe du film.
 

Aucun commentaire: