lundi 21 décembre 2015

Accident de chasse: "Mon mari a été tué, une balle en pleine figure

A Quintal, en Haute-Savoie, un fondu de trail a été tué lors d'une battue début décembre. Son épouse, présente à ses côtés ce jour-là, témoigne.
Samedi 5 décembre, 10h30, dans le massif du Semnoz, en Haute-Savoie. Un tir. Une balle. Un homme s'effondre. Gaël, 43 ans, est mortellement touché à la tête au cours d'une sortie d'entraînement. Il pratiquait le trail depuis des années. Mélanie, sa femme, qui l'accompagne, se retourne. Le prend dans ses bras, crie pendant de longues minutes, impuissante. 
Le gamin à l'autre bout du fusil a 19 ans. Lui aussi est un passionné, de chasse. Il fait partie d'un groupe de neuf hommes qui effectuait une battue au gros gibier quand, poursuivant un sanglier, il a tiré en direction du couple. Plus de deux semaines après le drame, Mélanie a décidé d'exprimer sa colère sur Facebook. Des mots relayés par l'athlète professionnel Sébastien Chaigneau et repérés par La Charente Libre. Durs, émouvants, accusateurs et qui interpellent: "Alors, on fait quoi maintenant ?". 
Le témoignage de Mélanie, en intégralité : 
"Cela fait des années que je n'ai pas écrit quelque chose sur Facebook. Mais aujourd'hui c'est différent, on parle de mon mari. On dit beaucoup de choses et il y a beaucoup de commentaires... C'est moi qui l'ai tenu dans mes bras pendant quinze minutes, la tête explosée avant que les secours n'arrivent. Je suis restée seule pendant au moins cinq minutes avant qu'un chasseur ne vienne à mes côtés alors que je hurlais et qu'ils se tenaient à 50 mètres de nous ! Ils ont pris le temps de se mettre d'accord sur leur version des faits. 

"Nous avons respecté les règles, eux pas"

C'était samedi 5 décembre, nous habitons au pied du Semnoz et pratiquons le trail depuis des années. Nous connaissons les périodes de chasse, les signaux et les règles... Ce samedi matin, nous n'avons croisé aucune signalisation sur les chemins que nous avons empruntés. Nous avons, en revanche, croisé un chasseur 100 mètres avant le tir, à qui nous avons gentiment dit bonjour, qui ne nous a pas répondu, qui nous a tourné le dos et qui ne nous a pas dit que, quelques mètres plus haut, se trouvaient 6/7 chasseurs (en battue ???). 
Nous parlions fort tous les deux, j'étais habillée en rose et bleu et le terrain était dégagé et à 10 mètres de la route qui monte au Semnoz. Une minute plus tard, j'ai entendu un coup de feu terrible, je me suis retournée et mon mari était à terre une balle en pleine figure et la mâchoire éclatée. Ce jour-là, nous avons respecté les règles, eux pas. Ce jour-là mon mari n'a pas été victime d'un accident, il a été tué. Ce jour-là, ce sont des assassins que nous avons croisés, la chasse n'est pas un jeu. Mon mari mesurait 1,82 mètre, pesait 83 kg, il n'avait rien d'un sanglier. Il était beau, il avait deux petites filles, nous étions heureux... Alors, on fait quoi maintenant?" 
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