mercredi 23 septembre 2015

Mère de famille tuée par un voisin à Malans (Haute-Saône) : le combat continue

Les visages ont à peine mûri. Jeunes adultes, Aurélia, Mélissa et Loann construisent cette vie qui ne peut ressembler à aucune autre.
Au-delà du sang, cette funeste journée du 31 janvier 2013 les liera pour toujours. L’atroce scène accapare les esprits, elle qui a volé la vie d’une mère (52 ans), dont le seul tort aura été de croiser la route d’un forcené de 86 ans, qui va l’abattre de deux cartouches atteignant son visage et son thorax. Le tout, devant une fillette de deux ans et demi qui était, en cette fin de matinée-là, avec sa nounou partie chercher, à la descente du car, d’autres enfants dont elle avait la garde.
Un parcours classique que connaissait par cœur son voisin, armé, posté pour faire feu, et à l’encontre de qui plusieurs plaintes avaient été remontées, y compris par le conseil municipal de l’époque, du petit village haut-saônois. Sans effet. Ce qui avait lourdement marqué les esprits.
Comme du reste l’attitude, si digne, de trois enfants qui, au lendemain du tragique décès intervenu trois semaines après le coup de folie, ont voulu se battre.
Utilement. Ce week-end à La Barre, dans le Nord Jura, une nouvelle illustration sera faite d’un combat façonné par l’association Amalthée Marielle, laquelle réunit 400 adhérents.

Le clip vidéo, avant l’amendement ?

Avec les fonds récoltés, un clip de sensibilisation sera tourné. « On va le faire dans la maison de mes beaux-parents. On essaye de réduire au maximum les coûts », sourit Aurélia, entourée ce week-end d’un réalisateur, d’une dizaine de techniciens et de deux acteurs professionnels.
« L’idée est de sortir de notre cas particulier », répète inlassablement, avec force, la fille aînée, dont le seul but est d’éviter pareil drame à d’autres familles. Alors que le député-maire de Vesoul, Alain Chrétien s’était rapidement greffé au combat, la déception, en juin 2014, de ne pas voir un projet de loi adopté à l’Assemblée nationale aurait pu refroidir les ardeurs. « La réforme pénale de Christiane Taubira ne reprend qu’une partie du texte. Il est possible de désarmer une personne qui fait l’objet d’un contrôle judiciaire, mais pas lorsqu’il y a des suspicions de dangerosité, car l’on se heurte au principe de présomption d’innocence ».

« Sensibiliser les maires »

La « barrière encore haute à franchir » qu’imageait, hier, le parlementaire haut-saônois, pourrait déjà s’appréhender avec la diffusion massive de ce clip de sensibilisation, « prévu à la mi-novembre ». « Nous voulons sensibiliser les maires », reprend Aurélia, alors que, de son côté, Alain Chrétien s’entretiendra prochainement avec le sénateur François Baroin, président de l’Association des Maires de France, pour qu’une démarche analogue soit poursuivie à la chambre haute.
Associations Amalthée Marielle sur Internet : www.amaltheemarielle.org et Facebook (Association « Marielle »).
 
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-vesoul-haute-saone/2015/09/23/malans-le-combat-continue

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