« Nous attendons les résultats de l’autopsie »
Comment la Franc-Comtoise, 42 ans, en parfaite santé d’après ses proches et qui avait vécu une grossesse sans problème a-t-elle pu perdre la vie en mettant au monde son bébé ? Sans une once de démesure, Driss Serjam et les siens impliquent la clinique des Portes-du-Jura de Montbéliard même si aucune plainte, pour l’instant, n’a été déposée : « Nous sommes persuadés que les spécialistes n’ont pas décelé l’infection dont souffrait ma femme après sa césarienne. Nous attendons les résultats de l’autopsie (N.D.L.R : qui a eu lieu vendredi) et ceux de l’enquête (N.D.L.R : pour déterminer les causes de la mort, diligentée par le parquet) », confie Akila, la petite sœur de Fatima. « Il faut savoir si le décès est lié à des complications, à une fragilité préexistante de la parturiente. Il y a des investigations à mener », notait le parquetier.Quand elle franchit les portes de la clinique, ce 12 février, vers 9 h, Fatima s’attend à accoucher dans la journée. Driss Serjam repart s’occuper de leur petite Maissa. Quand il est de retour à la clinique vers 17 h 30, une de ses belles-sœurs sort du bloc et lui indique : « C’est compliqué. Ils ont essayé les ventouses. Le gynécologue a grogné “mais c’est quoi ce matériel ?”». Le mari poursuit : « J’étais en panique. Ma belle-sœur est revenue en me disant “ils vont lui faire une césarienne” ». A 18 h 30, le père de famille peut découvrir et bercer Mohamed avant que le bébé ne soit conduit aux urgences pédiatriques de Belfort : « Il avait avalé du liquide amniotique, je crois. Ce n’était pas grave mais il fallait le transférer ».
Fièvre et douleurs persistantes
A 21 h, le Boroillot entrevoit son épouse au moment où elle rejoint sa chambre : « Tout de suite, elle m’a demandé comment allait le bébé. Elle ne l’avait pas vu. Je lui ai répondu “très bien, ma chérie, repose-toi” ». Seulement, dans les jours qui suivent, l’état de Fatima ne s’améliore pas : « samedi 14 février, elle a commencé à avoir de la fièvre. Elle était très fatiguée. Quand je suis arrivé dans la chambre, elle était debout, elle pleurait. Plus tard, je l’ai vue à genoux, tordue de douleurs. A 3 h du matin, dimanche, elle m’a envoyé un SMS pour me dire qu’elle avait affreusement mal au ventre ». Les douleurs persistent comme la fièvre : « Le lundi, on lui a ramené Mohamed. Elle était toujours pâle, faible. Elle souffrait terriblement. J’ai vu le gynécologue, des médecins qui m’ont affirmé “ce n’est rien, c’est juste des gaz”. Fatima a passé des radios, des échographies. On lui a donné des antidouleurs légers. Nous, nous leur faisions confiance ». Samedi 21 février, la Franc-Comtoise est transférée au centre hospitalier de Montbéliard. « Il y a des complications. Elle doit passer un scanner, le nôtre est en panne », précise une sage-femme à l’époux. Sur le site André-Boulloche, Fatima subit une intervention en urgence le soir même. Elle semble se rétablir (lire ci-dessous). Pourtant, mardi 24 février, vers 22 h 30, la mère de famille s’éteint sur son lit d’hôpital, apparemment des suites de problèmes respiratoires : « Le chirurgien m’a dit “je suis désolé, j’ai fait tout ce que j’ai pu. Je n’avais jamais vu une infection aussi énorme” ».http://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2015/03/03/je-l-ai-vue-a-genoux-tordue-de-douleurs
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