mardi 27 janvier 2015

Bergerac : enquête et incompréhension après le suicide d'un homme en pleine rue

Le bruit de la détonation n'a été entendu que par quelques personnes qui se trouvaient au rez-de-chaussée du palais de justice de Bergerac, dans les pièces à l'angle du parvis du bâtiment et de la rue Bourbarraud. Un lieu habituellement passant, à l'entrée des rues les plus commerçantes de la ville.
Mais en ce lundi, beaucoup de magasins étaient fermés. Dans les boutiques ouvertes et les appartements de l'étage, juste en face des lieux, personne n'a rien remarqué.
C'est l'afflux soudain des véhicules de police et de secours, un peu après 15 h 30, qui a attiré l'attention du voisinage. Au pied de la rampe d'accès de l'édifice, un homme venait de se donner la mort en se tirant une balle dans la tête.

Arme artisanale

Le périmètre de sécurité, dans un premier temps circonscrit autour du corps, a été rapidement élargi à l'ensemble de la place. Un drap blanc a été installé autour du corps pour le préserver des regards. Les enquêteurs ont procédé aux constats d'usage. Le corps a été enlevé vers 17 heures, et les lieux ont retrouvé leur configuration habituelle.
 
Un drap blanc a été installé autour du corps pour le préserver des regards
 
Les constatations effectuées permettent de conclure au suicide. Il s'agit d'un homme d'une cinquantaine d'années, ingénieur de formation, dont l'identité n'a pas été communiquée. L'arme qu'il a utilisée était de fabrication artisanale, un fusil à double canon chargé avec des munitions de chasse.
Plutôt sommaire, l'arme ne présentait aucune fiabilité quant à son usage et ne pouvait, selon les enquêteurs qui l'ont examinée, être mortelle qu'en étant utilisée à « bout touchant », ce qui fut le cas.

Prémédité, mais pas expliqué

Des documents trouvés dans les poches du quinquagénaire accréditent la préméditation de son acte. L'un d'eux évoquait son accord pour des prélèvements d'organes en vue de greffes. Un autre donnait, plus prosaïquement, le code du cadenas de sa bicyclette, son moyen de locomotion habituel, appuyée contre le mur, juste à côté du lieu du drame.
Mais s'ils établissent que le passage à l'acte était prémédité, ces documents n'en donnent pas les raisons. Les caméras qui surplombent l'entrée du palais de justice ont enregistré ses allées et venues devant le bâtiment, dans les minutes qui ont précédé le drame. À aucun moment, il n'a tenté d'y entrer.
« Aucune affaire judiciaire le concernant, ni comme victime ni comme auteur, n'était en cours,
Compte tenu du lieu que le quinquagénaire a choisi pour mettre fin à ses jours, une recherche a immédiatement été lancée pour déterminer si son geste avait un rapport avec la justice. Le procureur de la République de Bergerac a été formel, lundi soir, au cours d'une conférence de presse : « Aucune affaire judiciaire le concernant, ni comme victime ni comme auteur, n'était en cours, tant en matière civile que pénale. »
 
"Aucune affaire judiciaire le concernant n'était en cours"
 
Bergeracois d'origine, cet homme célibataire et sans enfants était au chômage et vivait chez ses parents, en ville. Choqués par la disparition brutale et dramatique de leur fils, ceux-ci ont été entendus succinctement. Mais ils n'avaient pas, d'emblée, d'éléments pour expliquer ce geste désespéré. Pourtant, l'arme utilisée et les écrits donnent aux enquêteurs la quasi-certitude que l'homme avait mûrement préparé son acte.

http://www.sudouest.fr/2015/01/27/suicide-en-pleine-rue-1810095-1733.php

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