mercredi 10 décembre 2014

250 personnes aux obsèques de Sarah, 20 ans

L’église de Passy-en-Valois était bien trop petite hier après-midi, mardi pour accueillir la famille et les amis de Sarah Jacquelinet. Près de 250 personnes, dont plus d’une centaine à l’extérieur, étaient venues soutenir et accompagner la douleur des parents de la jeune femme décédée le 4 décembre, un mois après avoir été opérée de l’appendicite. Au premier rang de l’église, son père et sa mère avec, à leur côté, Cynthia, leur dernière fille de 15 ans, qui tient fort contre elle un doudou. Le drame est d’autant plus douloureux qu’il y a huit ans, quasiment jour pour jour, les parents avaient déjà perdu de façon tragique une de leur fille. C’était le 29 novembre 2006, Sandra était renversée par un chauffard à la sortie du village. Elle avait 15 ans.
De ce premier drame, les parents commençaient tout juste à se remettre, huit ans après. Patricia, la maman, venait d’admettre l’idée de vider la chambre de Sandra, laissée telle quelle depuis 2006… Sarah, âgée de 12 ans à l’époque, avait été celle qui avait porté la famille durant cette période difficile. « C’était quelqu’un de joyeux, avec une forte personnalité qui savait ce qu’elle voulait, raconte un cousin. Elle était pleine de vie, rayonnante toujours prête à rendre service, ouverte vers les autres. » Après avoir travaillé dans des maisons de retraite de la région, la jeune femme était actuellement en poste dans des écoles de Neuilly-Saint-Front et la Ferté-Milon afin d’accompagner les enfants dans des activités périscolaires. « Elle était en pleine forme avant son opération, super-belle et avait plein de projets, rajoute une cousine. C’est terrible pour ses parents et sa petite sœur. On a tous l’impression de se retrouver huit ans en arrière. On était là devant cette église pour Sandra. »
La cérémonie, très sobre, aura duré une petite heure hier après-midi. Pas de témoignages de proches mais une chanson, « SOS » d’Indila qui bouleversera l’assistance : « C’est un SOS, je suis touchée, je suis à terre. Entends-tu ma détresse, y a-t-il quelqu’un ? Je sens que je me perds »… Le refrain passe en boucle tandis que les larmes coulent sur les visages des amis de la jeune femme.
À la sortie de l’église, le long cortège a rejoint le petit cimetière du village. En tête, les parents et la sœur de Sarah et, juste derrière eux, Rémi, son compagnon depuis cinq ans avec qui des projets de mariage étaient évoqués. Le jeune homme effondré restera de longs moments dans les bras de ses proches. L’émotion montera encore d’un cran quand le cercueil de Sarah sera descendu au côté de celui de sa grande sœur, dont le visage gravé sur la pierre tombale du caveau familial venait rappeler, s’il en était besoin, le terrible drame qui a déjà touché une première fois la famille il y a huit ans.
Mais jusqu’au bout, la famille restera très digne. Le matin, on avait appris qu’elle avait décidé de porter plainte contre X pour homicide involontaire. Sans esprit de revanche ni envie de clouer au pilori telle ou telle personne. Juste pour comprendre ce qui a pu se passer entre le 30 octobre et le 4 décembre. Un besoin d’explication important même s’il ne permettra pas, ils en sont conscients, de faire revenir leur fille, sœur ou amie.
Hier soir le plus dur commençait pour tous : vivre sans Sarah.

http://www.lunion.com/region/250-personnes-aux-obseques-de-sarah-20-ans-ia3b26n454231

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