samedi 8 novembre 2014

Vive émotion à l’école de Nolan, 8 ans, abattu par son père

Le drame qui s’est déroulé mercredi matin au domicile de Nolan et de son père a plongé la commune du Nouvion-en-Thiérache dans la consternation. Jean-Pierre Goemaere, 63 ans, terrassé par le chagrin d’avoir perdu sa femme, victime d’un cancer, a tué son enfant par arme à feu avant de mettre fin à ses jours.
À l’école élémentaire Lavisse-Richepin où était scolarisée la petite victime, une assistance psychologique a été mise en place ce jeudi matin. Dans l’établissement de briques rouges, rien n’était pourtant perceptible de prime abord. À la récréation, la centaine d’élèves, du CE2 au CM2, jouait tranquillement dans la cour baignée d’un timide soleil.
Dès le début de la journée, le directeur, Régis Vanderhaegen, a signalé aux élèves qu’une équipe était présente pour les entendre. Elle est composée d’un médecin scolaire, de deux infirmières et de deux psychologues scolaires. L’attention se porte sur les 28 camarades du CE2 de Nolan avec une écoute individuelle. Plusieurs d’entre eux s’effondrent quand ils mesurent le poids de l’absence, les circonstances de la disparition brutale. Pour les autres, la formule choisie est le groupe de parole de trois ou quatre interlocuteurs.

« Écouter et rassurer »

« Le matin, nous avons vu plusieurs enfants avec des larmes aux yeux », raconte le directeur. Avant tout, il faut faire face devant l’ampleur du drame, ne pas montrer que le malheur est gagnant.
« Je pense que des enfants sont très touchés. Chacun à sa façon pour des raisons différentes. Certains comprennent la mort, d’autres vivent la situation différemment. Nous intervenons pour écouter et rassurer », explique Fabienne Creutzer, psychologue scolaire. Elle se méfie des fausses certitudes, ne veut enfermer personne dans une observation rigide.
L’équipe éducative propose à tout le petit monde de réaliser des dessins qui seront ensuite donnés à la famille de Nolan.
D’autres épreuves sont à venir pour les proches de la famille de Nolan. La plus importante, ce sont les obsèques.
« Si des parents veulent y aller avec leur enfant, nous ne l’empêchons pas », souligne la psychologue. Elle recommande toutefois de s’abstenir. « Il faut savoir passer à autre chose. La vie est là. D’eux-mêmes, les enfants vont le comprendre. »

http://www.lunion.presse.fr/region/vive-emotion-a-l-ecole-de-nolan-8-ans-abattu-par-son-pere-ia3b26n435733

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