jeudi 16 octobre 2014

Une infirmière italienne soupçonnée d'avoir assassiné 38 patients

L'ange de la mort». C'est ainsi que la presse italienne surnomme Daniela Poggiali, infirmière de 42 ans soupçonnée d'avoir tué 38 patients âgés de l'hôpital de Lugo, à Ravenne, dans le nord de l'Italie.
Arrêtée vendredi dernier, elle est accusée d'homicide volontaire aggravé sur Rosa Calderoni, une patiente à qui elle aurait administré une dose mortelle de chlorure de potassium. Un poison qui devient indétectable au bout de quelques jours, mais qu'on a retrouvé en doses massives dans les globes oculaires de la victime juste après son décès.
Mais cette patiente pourrait bien ne pas être sa seule victime. Depuis quelques mois, les morts inexplicables se multipliaient au sein de l'établissement. Selon le procureur de Ravenne, «il y a eu 38 décès suspects dont une dizaine très suspects». En regardant avec attention l'emploi du temps du personnel, les enquêteurs se sont aperçus qu'ils coïncidaient avec les horaires de travail de Daniela. Mais le caractère indétectable du poison ralentit l'enquête.
Une autre infimière de l'hôpital témoigne ainsi dans Le Corriere della sera , à propos d'un patient mort brutalement: «Aux alentours de 15h, une heure après qu'elle ait pris son service, il est mort. J'étais abasourdie et je me suis dit «c'est reparti». J'en ai parlé à un collègue. Nous nous demandions comment ces décès pouvaient être si fréquents, sans que personne ne puisse rien faire».
D'après ses collègues, Daniela se débrouillait toujours pour travailler de nuit, gavant ses patients de sédatifs pour accomplir sa garde tranquillement. Elle aurait déclaré à propos d'un patient mal en point: «Son cas pourrait se résoudre avec deux fioles de potassium».

Elle prenait des selfies avec les cadavres

Dans le journal local Il resto del carlino , elle est décrite par le juge d'instruction comme ayant «un amour viscéral pour tous les animaux, une grande affection pour les petits enfants et des attentions pour ses voisins» mais aussi «un désir d'auto-satisfaction et d'oppression envers les plus faibles». «On sent qu'elle serait capable de tuer à tout moment, afin d'assouvir son désir d'affirmation», affirme le juge d'instruction.
Le Corriere delle Sera la dépeint comme «organisée, lucide, infatigable», mais aussi «cynique et vindicative». Lorsqu'on vient l'arrêter, elle s'apprêtait à partir pour l'Oktorberfest de Munich. Elle était alors «souriante et détendue» . Depuis, elle clame son innocence.
Pourtant, dans son portable, on trouve des clichés qui ne plaident pas en sa faveur. Un selfie d'elle, les pouces en l'air, à côté du cadavre d'une vieille dame récemment décédée, un autre la bouche ouverte, imitant la morte, accompagné de ce commentaire glaçant: «brr, la vie et la mort».
http://www.lefigaro.fr/international/2014/10/16/01003-20141016ARTFIG00144-une-infirmiere-italienne-soupconnee-d-avoir-assassine-38-patients.php

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