samedi 21 juin 2014

"Alexandre n'est plus là, pour rien du tout" : le témoignage de la mère d'Alexandre Junca

En juin et octobre 2011, le corps démembré d'Alexandre Junca, 13 ans était retrouvé dans différents endroits de Pau. Trois ans après, et à deux jours de la reconstitution des faits, Valérie Lance, la mère du garçon témoigne.
 
C'est à une journée particulièrement intense à laquelle se prépare Valérie Lance. Lundi, elle assistera à la reconstitution du meurtre de son fils, Alexandre Junca, un adolescent de 13 ans assassiné en juin 2011. "Tout ce qui concerne Alexandre, j'y suis", témoigne cette maman, pour le journal Sud-Ouest ce samedi. Valérie Lance veut assister à cette étape de l'enquête "pour voir, pas pour être vue". "J'ai besoin de mettre des images sur ce que je sais", confie-t-elle.
 Depuis que le corps de son fils a été retrouvé démembré en juin et octobre 2011, dans différents endroits de la ville, Valérie Lance a suivi les moindres évolutions de l'enquête. Jusqu'au dernier témoignage du principal suspect, révélant que le déchainement de violence autour de l'adolescent était bien parti d'un vol de portable. Depuis, Christophe Camy a été mis en examen le 5 juin dernier pour "assassinat assorti d'actes de torture et de barbarie" et "séquestration en bande organisée d'un mineur de moins de 15 ans". En avril 2013, c'est Mickaël Baehrel qui avait été placé en examen. Il avait avoué avoir tué l'adolescent à coups de marteau (voir la vidéo ci-dessus).
"On lui demande l'heure, Alexandre la donne" 
"Alexandre n'est plus là, pour rien du tout. Pour un portable qui n'avait aucune valeur financière mais qui avait beaucoup de valeur pour Alexandre", réagit la maman. Et de décrire la scène : Christophe Camy arrête Alexandre dans la rue pour lui demander l'heure. Le jeune garçon sort son portable pour la lui donner. C'est à ce moment que le principal suspect tente de lui arracher son téléphone, mais Alexandre ne se laisse pas faire. Le témoignage de Camy rapporte qu'un marginal de 28 ans, Mickaël serait apparu par hasard et aurait asséné des coups de marteau à la jeune victime. Valérie Lance "comprend" que son fils n'ait pas lâché son téléphone : "Le portable, c'était ses amis, ses photos, ses messages". "Alexandre n'avait pas du tout la vision du danger qui l'attendait. On lui demande l'heure, il la donne", raconte-t-elle pour Sud-Ouest.
Depuis ce mois de juin 2011, "nous vivons au rythme de l'affaire", témoigne Valérie Lance. Et ce qui la "hante", c'est bien la clôture du dossier. "A partir du moment où le dossier sera clos, j'ai peur qu'on ne fasse plus rien". Mais avant cela, une autre étape l'inquiète : le procès. Ce moment où ses proches, ses parents et les sœurs d'Alexandre "vont apprendre beaucoup de choses", "peut-être voir des photos" sur lesquelles elle est elle-même tombée "sans vraiment les chercher" ou "des détails" qu'elle a été "obligée de lire dans les rapports d'expertise".  "J'aimerais bien les préserver de tout ça, mais je ne peux pas".
 

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