Il était moins célèbre que le multiple champion du monde de Formule 1. Mais son nom était connu de tous en Écosse. Et son prénom de beaucoup. Comme Michael Schumacher, Jeremy Salvesen a été victime d’un grave accident de ski cet hiver, dans les Alpes françaises.
Mais le businessman écossais n’a pas survécu. Il est décédé à l’hôpital d’Annecy le 10 avril dernier, après une violente sortie de piste à La Clusaz. « Contrairement à Schumacher, Jeremy ne portait pas de casque, mais le choc a été si violent que ça ne l’aurait pas sauvé », estime Sally Moore, son amie (lire par ailleurs). « Jeremy était comme ça, il devait toujours tout faire à fond, dépasser ses limites, aller plus haut, plus vite, plus fort. Et toujours avec son immense sourire et sa joie de vivre communicative. En cette saison, il n’y avait plus de neige au bord des pistes. Vu les conditions, il allait trop vite, mais il était comme ça, Jeremy… »
Père de quatre garçons âgés de 16 à 23 ans, entrepreneur à succès, Jeremy Salvesen est mort quelques minutes après son arrivée à l’hôpital d’Annecy. Mais son décès n’a déclenché ni polémique ni bataille judiciaire. Parce que pour sa famille, Jeremy est mort comme il a vécu, « avec un grand sourire sur son visage », en « repoussant ses propres limites ». Dans son communiqué de presse, la famille remercie « tous ceux à La Clusaz et à Annecy qui ont fait tout leur possible pour Jeremy et en particulier les secouristes et médecins qui ont pris soin de lui ». « Sa vie a été une merveilleuse aventure et nous chérirons sa mémoire », indique le communiqué.
Jeremy était un business angel qui utilisait sa fortune pour venir en aide aux autres
Le golden boy au sourire ravageur a donc trouvé la mort dans une station devenue chère à son cœur, depuis qu’il y avait, en 2010, acheté un ancien chalet. Une bâtisse qu’il avait transformée en luxueux pied-à-terre pour y accueillir famille et amis.« Jeremy est né dans le luxe et le bonheur, mais il a su faire partager sa joie et la faire rayonner autour de lui », se souvient Sally Moore, qui a aidé la famille dans ces moments difficiles, pour faire rapatrier le corps et gérer les nombreuses démarches administratives consécutives à l’accident. « Il était plein de vie. Quand il était dans un restaurant, toute la vallée savait qu’il était là, tellement son rire résonnait fort. Il avait su se faire aimer en Écosse en soutenant les start-ups, mais aussi en aidant les petites entreprises en difficulté dans les petites vallées. Il était ce qu’on appelle un business angel. Il utilisait sa fortune pour aider les autres. Il a sauvé des centaines d’emplois là-bas et financé nombre d’activités caritatives. Je suis convaincue qu’il avait envie de faire la même chose en France, car il aimait La Clusaz et la Haute-Savoie. »
Pour Sally, employée dans un groupe pharmaceutique à Genève mais installée en Haute-Savoie, Jeremy Salvesen incarnait le meilleur du multiculturalisme haut-savoyard : « Ici, on trouve des gens du monde entier venus pour la Suisse ou par amour des montagnes ou du paysage. Je suis convaincue que c’est une chance pour le territoire et Jeremy était un de ceux qui pouvaient le prouver. Sa mort est une terrible perte pour nous tous. La famille et tous ses amis tenaient à ce que son accident, qui a fait la Une de tous les journaux en Écosse, ne se résume pas à un simple compte-rendu d’accident, mais que tous sachent qui était Jeremy, comment il est mort et, surtout, comment il a vécu… »
http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2014/04/29/le-millionnaire-aventurier-mort-sur-une-piste-bleue
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